Peut-on parler d’égalité entre hommes et femmes ou encore de l’image de la femme et du rôle que les femmes jouent dans les médias, ce sont autant de thèmes abordés lors d’un atelier organisé par le Conseil de l’Europe, lundi 9 mars, à Tunis. Bien souvent et d’une façon générale, la femme est mal représentée dans les instances et dans les décisions dans la plupart des pays. C’est une réalité qu’on observe au fil des années. Tel est le thème de la discussion qui a été engagée lors de cet atelier.
Rencontré à cette occasion, le chef du bureau du Conseil de l’Europe, William Massolin, a pris l’exemple du secteur audiovisuel. « On peut affirmer, déclare-t-il, qu’aujourd’hui dans le secteur des médias, les femmes sont majoritaires mais qu’elles restent minoritaires dans les postes décisionnels et c’est pareil au Parlement, aux ministères, mais aussi dans les conseils d’administration, ceci est vrai pour la plupart des pays, à de très rares exceptions ».
A propos de l’image qui est véhiculée par les médias, il a évoqué le fait que : « les gens qui en parlent sont généralement des victimes et on a tendance à avoir une vision qui est malheureusement celle de la banalisation ».
Comment peut-on lutter ? M. Massolin affirme que « c’est pour cela que le Conseil de l’Europe a évoqué au début une convention européenne en matière de lutte pour les droits des femmes. Bien évidemment ceci inclut les instruments juridiques, mais aussi des questions qui sont liées à la prévention et à la sensibilisation, à la protection, c’est un tout ». Ajoutant que cela ne servait à rien de changer des lois sans changer les mentalités.
Et de continuer : « C’est pour cela qu’il faut travailler de manière à s’assurer déjà qu’il y a des lois qui permettent cette promotion des femmes. Quant à la violence à l’égard des femmes, il y a différentes formes de violence physique, morale etc.. D’où l’idée essentielle de créer un observatoire de la violence contre la femme”.
Enfin, à l’issue de la réunion, le mot d’ordre lancé a été celui de « partenariat » entre les gens qui connaissent le sujet, les organisations, la société civile et les médias qui doivent en parler de la manière la plus fidèle et la plus humaine, conclut-il.
Pour aller plus loin, selon un sondage Sigma Conseil réalisé en avril 2014 sur l’accès des femmes au travail, il ressort que seulement 27% des femmes travaillent en Tunisie. 78,1% des personnes sondées sont pour l’égalité des droits entre les femmes et les hommes. Toutefois, 21,9% continuent à penser que les femmes doivent être soumises aux traditions. Le même sondage montre que 80,7% sont pour l’égalité des chances entre femmes et hommes dans l’accès au travail. 18,1% n’adhèrent pas à ce principe d’égalité.
Dans l’Union européenne, selon des statistiques publiées récemment par l’Eurostat, en 2013, l’écart de rémunération entre hommes et femmes s’élevait à 16,4%. Bien que représentant 46% des personnes occupées, les femmes étaient sous‑représentées parmi les directeurs, cadres de direction et gérants, dont un tiers seulement était des femmes en 2013 dans l’UE.
Inversement, les femmes étaient surreprésentées parmi les employés de type administratif et le personnel des services directs aux particuliers, commerçants et vendeurs, comptant pour les deux-tiers environ des personnes occupées dans ces professions. L’écart entre hommes et femmes sur le marché du travail était également important en ce qui concerne la nature de l’emploi exercé. En 2013, une femme occupée sur trois (31,8%) travaillait à temps partiel, contre moins d’un homme sur dix (8,1%).
Les femmes représentaient en 2013 environ les deux-tiers de tous les employés de type administratif (67%) ainsi que du personnel des services directs aux particuliers, commerçants et vendeurs (64%).