Cofinancé par l’Union européenne à hauteur d’un million de dinars, dans le cadre du programme de Coopération transfrontalière Italie-Tunisie 2007-2013, un circuit dénommé Circuit Magon est proposé dans le cadre de la diversification de l’offre touristique et du tourisme alternatif.
Il s’agit d’un projet atypique qui prône le tourisme alternatif, un tourisme qui n’a rien à avoir avec le tourisme habituel et typique. L’idée est née à l’issue d’un partenariat entre la Chambre nationale des producteurs de vin qui relève de l’Utica et l’association italienne Strada del Vino.
En quoi consiste le projet ?
Il s’agit de la réalisation d’un circuit touristique culturel qui s’étend sur 120km, mettant en valeur la culture du vin, en association avec la cave UCCV de Kelibia, le musée de Nabeul, le site de Nepheris (près de Tunis), le domaine éponyme et le musée de Carthage en relation avec la cave de l’UCCV de Mégrine.
Lors d’un colloque international intitulé « Magon : le chemin de la vigne méditerranéenne sur les traces de Magon entre la Sicile et la Tunisie », Mohamed Ben Chikh, président de la Chambre nationale des producteurs de vin, nous a confié que le projet est en cours de réalisation. Il sera mis en place vers le mois de juin 2015 et commencera à accueillir les touristes à partir du mois de septembre 2015.
Il a estimé que ce projet est capable d’attirer une nouvelle gamme de touristes, à savoir les touristes qui s’intéressent à la culture, au patrimoine et notamment à la culture du vin. Et d’estimer que les retombées économiques du projet peuvent être juteuses étant donné qu’il ne s’agit pas de tourisme de masse, mais bien au contraire d’attirer des touristes haut de gamme. « Ces touristes sont capables de venir dépenser d’importantes sommes d’argent pour faire le tour des circuits culturels et les routes du vin, car ils vont aller d’un endroit à un autre, en visitant les musées, les sites archéologiques et les caves pour des dégustations », avant de préciser l’identité des marchés émetteurs – France, Italie, Allemagne, Angleterre, pays scandinaves – qui sont très intéressés par ce genre de produits.
Intervenant brièvement lors des travaux du colloque, M. Ben Chikh a affirmé qu’il est prévu de coordonner avec les agences de voyages tunisiennes et étrangères, afin de faire connaître le produit auprès du public tunisien et du public étranger. D’ailleurs il est prévu d’installer un totem descriptif du circuit en question. Rappelons que l’itinéraire s’étend sur 120km entre Kerkouane, Nabeul, Kélibia, Bardo et Carthage.
Notons que le circuit culturel en question fait partie de l’itinéraire culturel « Iter vitris – les chemins de la vigne », reconnu par le Conseil d’Europe qui se fonde sur l’histoire et la culture de la vigne.
Rendre un hommage à Magon au XIIème siècle
Le vin et les vignes sont étrangers sur « la terre d’Islam »… pas si sûr que cela. En effet, les différentes interventions d’historiens dans le cadre du colloque ont affirmé que la culture du vin n’est pas récente en Tunisie, bien que certains se revendiquent d’une identité arabo-musulmane.
« La Tunisie a aujourd’hui récupéré Magon», c’est ainsi que Mohamed Fanter, historien et universitaire tunisien, a commencé son intervention, avant de placer le sujet dans son contexte à savoir Magon, l’auteur du premier traité sur l’agriculture et la viticulture et qu’il a écrit son traité à partir de l’observation des agriculteurs. L’historien a souligné que de nos jours, il ne reste que 66 chapitres des traités de Magon. Par ailleurs, il a affirmé que la culture de la vigne date du 6ème siècle avant Jésus christ.
Quant à Mounir Fanter, expert en patrimoine, il a passé en revue, lors de sa présentation, les caves à vin utilisées à l’époque carthaginoise, notamment à Kerkouane, et les différents objets utilisés par les Carthaginois. Et ce n’est pas uniquement cela.
Figurez-vous que le vin a une dimension mythique. En effet le professeur Attilio Scienza, professeur de Viticulture à l’université de Milan a passé en revue les mythes qui gravitent autour du vin dans la Méditerranée, notamment le mythe d’Ulysse. Car les mythes ont participé, à travers l’histoire, à mystifier le vin. Ainsi force est de constater l’enracinement de la culture du vin dans le bassin méditerranéen et d’autre part la mystification du vin à travers les légendes.
On a vu des gens mitraillés en visitant Carthage , j’aurais peur pour ces gens qui visitent la Tunisie pour découvrir le chemin de la vigne, on a affaire à des malades qui ne reculent devant rien! J’éspère que le projet réussisse et j’aurais tort .