La dépréciation de la monnaie tunisienne par rapport au dollar et à l’euro a engendré des conséquences négatives sur l’économie nationale.
D’ailleurs, plusieurs éminents analystes et économistes ont évoqué la forte possibilité de la poursuite de cette tendance baissière du dinar, et même l’enregistrement de records de baisse jusqu’à franchir les seuils symboliques.
Cette baisse a été, dès le début, expliquée par plusieurs facteurs conjoncturels : le déséquilibre entre l’offre et la demande de devises sur le marché des changes, la dégradation de la balance courante, les retombées de la crise de la dette souveraine européenne, les perturbations enregistrées par le secteur productif, l’essoufflement de la compétitivité de l’économie tunisienne, la faillite de tout un modèle de développement, le différentiel d’inflation…
Et voilà que les pronostics des analystes se confirment suite à l’appréciation du dollar qui franchit le seuil des deux dinars. Le billet vert s’échange, aujourd’hui, à 2,010 dinars en évolution de 1,12% par rapport à la veille.
En réaction, Ezzedine Saidane, économiste, nous a indiqué que deux phénomènes s’avèrent importants, à savoir l’appréciation du dollar face à l’euro et la dépréciation du dinar face au dollar.
Cette tendance baissière de la monnaie nationale a des impacts négatifs sur l’économie nationale : «En premier lieu, la balance de paiement est négativement influencée parce que si on regarde la structure de nos payements extérieurs, on remarque qu’on enregistre plus de dépenses que de recettes», a précisé M. Saidane, ajoutant que nos dettes extérieures sont exprimées en dollar d’où le service de la dette exprimé en dinar qui enregistre une augmentation notable, aggravant ainsi le déficit budgétaire.
Dans le même ordre d’idée, notre interlocuteur a souligné que la Tunisie affiche, par conséquent, un différentiel d’inflation très important.
En outre, l’économiste a annoncé que si le prix du pétrole baisse et le dollar s’apprécie, l’économie tunisienne en profite moins. Toutes ces répercussions s’expliquent par les difficultés que connaît l’économie tunisienne depuis la révolution. « La monnaie est un simple miroir qui reflète ce qui se passe au niveau de l’économie », dixit.
En conclusion, M. Saidane a affirmé que le billet vert poursuivra sa tendance haussière dans les prochaines semaines. De ce fait, « la dépréciation de la monnaie nationale est inévitable ».