Lors d’un discours prononcé hier, dimanche à Sousse, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le président du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a durement critiqué le traitement du dossier libyen par l’ancien gouvernement Mehdi Jomaa qui, selon lui, avait pris parti dans le conflit libyen en se rangeant du côté Est de la Libye (dirigé par le gouvernement Abdallah Al-Thani reconnu par la communauté internationale) : « Le gouvernement de Mehdi Jomaa n’était pas impartial envers les gouvernements libyens et n’a pas essayé de les aider à résoudre leur différends mais a préféré prendre le parti du gouvernement de l’Est », a-t-il affirmé.
Le « favoritisme » du gouvernement Jomaa, a soutenu Rached Ghannouchi, et l’interdiction d’entrer en Tunisie qu’il a imposée à 250 leaders libyens, ont poussé les blessés venant de l’Ouest de la Libye à choisir de partir recevoir des soins en Turquie ou en Jordanie au lieu de venir en Tunisie.
Le président du Mouvement Ennahdha a par ailleurs encouragé le gouvernement actuel à s’impliquer davantage dans le conflit libyen afin d’aider nos voisins, par la voie diplomatique, à trouver une solution à leur situation actuelle.
Ghannouchi a appelé la diplomatie tunisienne à prendre part activement aux efforts de réconciliation menés dans plusieurs capitales du monde et à ne pas se contenter de la création de deux représentations consulaires auprès des deux gouvernements en conflit en Libye.
Il a également déploré « l’absence de la diplomatie tunisienne actuelle dans le suivi de la situation en Libye et des réunions de réconciliation inter-libyennes », d’autant plus que la Tunisie « est la partie la plus concernée par la crise en Libye ».