Historique : à en croire les estimations à la sortie des urnes des élections législatives en Israël, la coalition formée par les partis arabes israéliens – qui représentent plus d’un Israélien sur cinq – pourrait devenir, pour la première fois dans l’histoire de l’Etat hébreu, la troisième force politique à la Knesset.
En effet, les chaînes privées 2 et 10 créditaient cette liste formée de quatre partis présentant des candidats juifs et arabes de 13 sièges, tandis que la 1ère chaîne publique leur en donnait 12 sur les 120 à la Knesset, à la fermeture des bureaux de vote.
A noter que les Arabes israéliens, descendants des Palestiniens qui avaient refusé de quitter leurs terres à la création d’Israël en 1948, n’ont jamais atteint un tel score. Cette performance, explique l’agence de presse AFP, est due essentiellement au charisme de leur numéro un, Ayman Odeh, avocat de 40 ans, qui a réussi à unir sur une même liste Juifs et Arabes, communistes, islamistes et nationalistes arabes, à mobiliser les Arabes israéliens, grands abstentionnistes et surtout à imposer sa liste dans la campagne. Cet enfant de Haïfa, la grande ville mixte d’Israël, s’est adressé au public arabe comme à ses concitoyens juifs pour réclamer plus d’ «égalité et de justice sociale ».
Il est certain que les Arabes israéliens ne pourront jamais accéder à la présidence des commissions de la Défense et des Affaires étrangères au sein du Parlement israélien, mais ils peuvent avoir les Finances ou les Affaires sociales : plus d’un Arabe israélien sur deux vit sous le seuil de pauvreté.