La tragédie qui a frappé la Tunisie le mercredi 18 mars 2015 ne peut laisser personne indifférent. L’indifférence dans la tragédie est une complaisance passive ; une complaisance destructrice, dévastatrice. Ce drame est un moment tragique qui doit nous unir face à la terreur : une union nationale indéfectible, sincère et constructive.
Depuis ce « mercredi noir » les journalistes, les politiques et les spécialistes de tout poil se précipitent sur les plateaux pour expliquer l’inexplicable et analyser l’incompréhensible. Sur les réseaux sociaux les indignations pleuvent et les photos envahissent les écrans !
A ce propos Nous avons quatre observations :
- Réseaux sociaux et photos de l’horreur !
Hélas beaucoup de nos compatriotes n’ont cessé de partager sur les réseaux sociaux les photos ensanglantées des victimes et les scènes de violence qui s’y sont déroulées. Les terroristes visent à semer la terreur; ces images alimentent donc leur détestable et haïssable propagande. La guerre est aussi d’ordre psychologique; partager ces images c’est tomber dans leur piège. Il faut donc censurer sans tarder ces horribles images. Filmer notre héros national de la brigade antiterroriste Aïmen Morjène en réanimation est indécent, pour ne pas dire ignoble et révoltant.
- Pour quand les procès ?
Depuis plus de trois ans nous subissons la terreur; nos forces de l’ordre enregistrent de plus en plus de succès : ils arrêtent en effet quasiment tous les jours des terroristes. Cependant, depuis 3 ans nous attendons des procès ! Pourquoi la justice n’a pas encore été rendue ? Pourquoi aucun procès ne s’est aussi tenu ? Telles sont les questions légitimes qui travaillent les Tunisiens.
- Terrorisme et pauvreté : quels liens ?
Beaucoup d’intervenants mettent en avant le phénomène de pauvreté comme facteur socioéconomique déterminant dans la radicalisation de nos jeunes : « La pauvreté et le manque de perspectives, expliquent-ils, font de nos jeunes une proie facile pour les organisations terroristes ». Qu’en est-il, au juste ?
– Les jeunes impliqués dans des mouvements terroristes sont une infime minorité (moins de 1%); des marginaux sans avenir. La quasi-totalité de nos jeunes sont instruits et croient à notre projet national. Ils sont donc loin de ces mouvements nauséabonds.
– Le pays qui compte, toutes proportions gardées, le plus de pauvres est le Brésil sans oublier l’Inde et le Bangladesh. Pourtant, ces pays ne sont pas touchés par le terrorisme qui secoue en ce moment les pays musulmans !
– Le terrorisme est une action d’inspiration idéologique, doctrinale, pour des fins politiques. Il faut distinguer de cette définition les mouvements de résistance qui ciblent l’occupant dans ses bases et ses symboles de domination. La pauvreté n’est donc pas source de terrorisme même si elle peut en constituer le terreau pour le recrutement dans l’optique d’opérations terroristes.
- Quels outils pour y remédier ?
Dans l’immédiat, la lutte contre le terrorisme passe inéluctablement par la lutte contre la contrebande. Ils sont viscéralement liés; ils s’entretiennent et ils se renforcent. La lutte contre la contrebande doit donc relever aussi du nouveau dispositif, en gestation, de la lutte contre le terrorisme.
La lutte contre les inégalités régionales pour une meilleure justice sociale est assurément la voie de notre salut national. La décentralisation de l’administration (Exemple : impôts locaux et taxes professionnelles récoltés et gérés uniquement par la région) et la déconcentration du pouvoir sont des moyens efficaces pour remédier à la montée des inégalités et rapprocher l’Etat de ses concitoyens.
L’Education Nationale est un autre levier pour construire un projet national pérenne. La réforme de cette institution républicaine est le socle, la colonne vertébrale, de toute lutte à long terme contre la radicalisation. Il faut en réviser les programmes, les concours de recrutement, la pédagogie, les formations,… ! Autant dire, qu’il s’agit d’un chantier qui va attiser les passions !
Je remercie de tout coeur votre analyse approfondie, votre courage intellectuel et votre indignation. et je me demande s’il ne faut pas aussi chercher les causes de trafics ou contre-bandes de Kalachnikoves aux frontières pour s’attaquer aux racines de la destruction et y trouver des solutions efficaces et pérennes. Que vient faire la Russie jusque -là si elle n’a rien d’autre à reprocher de manière argumentée à l’Europe? Et pourquoi la Tunisie en serait-elle l’otage ???
Humainement et solidairement avec vous en pensées au moins !!!