Voilà un douloureux événement que nous sentons viscéralement et dont le pays aurait bien pu s’en passer. Laissons aux spécialistes le soin d’en analyser les origines, les responsabilités, les failles et les conséquences.
Pensons d’abord aux familles éprouvées par la perte de proches, venues en escale de croisière visiter un pays à l’histoire millénaire et aux traditions séculaires d’accueil et du bon vivre qui vont au-delà de ses frontières. 20 parmi les visiteurs, remplis de bonheur et de joie en foulant le sol tunisien et deux nationaux verront leur vie s’arrêter net sous les balles de deux illuminés, de deux marginaux ? Non de deux terroristes visant à atteindre une activité génératrice de ressources qui représente 7% du PIB et qui fait vivre directement plus de 300.000 personnes.
Paradoxalement, deux campagnes ont fleuri simultanément, une première, esprit chagrin, enterrant de suite la saison touristique à l’instar du journal Libération, toujours rapide dans ses conclusions avec ce titre ravageur de leur correspondante déclarant la fin non seulement du tourisme mais également du pays tout entier avec un «C’est fini la Tunisie, c’est fini le tourisme» et une seconde exprimant l’attachement à ce pays à travers un flot de tweets, comme le « Ana tounsi » ou « Je suis Tunisien » affiché par le Premier Ministre français, Manuel Valls et par d’autres personnalités; ou cette expression de solidarité sans frontières avec un « #JesuisBardo » venant du Brésil, de Serbie, de Palestine, de France, d’Espagne ou encore de Chine.
Non , la Tunisie est et restera debout, parce que c’est l’expression même de la volonté de son peuple et également celle spontanée avec des « I will come to Tunisia this summer » , « Cet été j’irai en Tunisie ». Au-delà de la sphère numérique, des appels aux rassemblements de solidarité ont été lancés et se sont tenus aussi bien à Tunis que devant nos missions diplomatiques, confirmant qu’il est possible, en renforçant l’esprit de solidarité national comme international, d’atteindre le contraire des effets recherchés par cette ignoble atteinte à la vie de personnes venues en visite sur notre terre.
Montrons que la Tunisie sait faire la démonstration de sa force de tempérament en ne cédant pas un pouce à son attachement à ses valeurs et ses traditions millénaires.
Lors des événement de Djerba, cela a été un jeu de camouflage pour effacer toute trace de l’attentat de la Ghriba. Aujourd’hui, au contraire, il nous faut laisser une trace en hommage d’abord aux victimes et en disant « plus jamais ça! » Erigeons une stèle commémorative portant les noms des différentes victimes et allons régulièrement déposer à ses pieds des fleurs. Il en viendra du monde entier lequel nous saura gré de ce témoignage de mémoire.