Le dernier discours de Beji Caid Essebssi a été, à l’évidence, beaucoup plus pertinent que celui du chef du gouvernement, trop méthodique et parfois trop «technique » que ne le veut ou ne le nécessite la situation économique et politique générale du pays. Il est vrai que les sujets se sont aggravés entre les deux interventions même si sur l’attaque terroriste du Bardo, le sujet était identique. Ce que Habib Essid traite techniquement, le Président de la République le traite avec ses mots propres et ses maux profonds pour fustiger ce que nous sommes devenus. Un peuple amorphe, fainéant, cupide dans l’effort, adepte du moindre effort et revendicateur sans limites.
Ajouté à cela, une classe politique charmée par la guéguerre politicienne, des « professionnels » du droit de « l’hommisme » et du « démocratisme » comme il n’ y en a plus que chez nous, à l’instar de l’ex-président provisoire qui vient de sortir de son demi-silence pour reprendre son discours perturbateur sur le nécessaire respect des droits de l’Homme alors que nous parlons de terrorisme. Nous voulons demander à Monsieur Marzouki, que diriez-vous à toutes ces familles endeuillies en Tunisie et dans le monde – oui dans le monde car les « sacrifiés du Bardo » appartiennent aux cinq continents- ? Auriez-vous le courage de leur dire que durant votre séjour à Carthage vous avez ouvert vos salons, payés par ceux qui sont aujourd’hui tués, et reçu des obscurantistes ; que vos chefs de gouvernements ont « flirté » avec ces pensées dans leur jeunesse et même leur âge adulte ? Non, vous n’oserez pas leur dire. Mais vous continuerez à nous bercer avec vos discours pathétiques sur le droit de l’Homme et vous nous ôtez, à nous citoyens de toujours de ce pays plus grand que tous, le droit de nous protéger pour y vivre, qui sa religion, qui ses amours, qui son travail et qui sa tranquillité. Un mea-culpa, celui que vous exigez, pour des raisons avouées ou peu avouées, de vos ex-détracteurs et souvent ennemis, mais dont vous ne pouvez pas en franchir le rubican quand il s’agit de votre personne. Ce même rubican devra également être franchi par tous ceux qui souhaitent la justice transitionnelle. Comment peut-on encore parler de « régler des comptes « des années cinquante à des générations d’aujourd’hui, qui n’ont en cure et qui se projettent dans le futur, dans le digital, le numérique et dans… leur couffin journalier détruit autant de fois que le nombre de ces quatre années de « révolutionnite aigue ».
Se tromper autant que cela de batailles est une vraie utopie débordant sur la paranoïa. Refuser d’accepter que nos mosquées changent de discours, que les ministres des Affaires religieuses restent aussi en dedans dans la lutte contre le terrorisme ou du moins contre les pensées destructrices de notre pays constituent l’apologie de la sauvagerie de ce phénomène. L’émotion passée, nous retrouverons, à coups sûrs, sur les plateaux de télévision des familles de terroristes se plaignant que les policiers viennent chez eux, qu’ils soient interrogés et même bousculés et que des journalistes se déclarent amis des ennemis de la Tunisie, tout cela au nom, facial sans l’ombre d’un doute, de la démocratie, un mot dont on a retenu que les droits.
La Tunisie des générations futures a besoin de vivre sa jeunesse, son âge adulte , son présent et surtout son futur. Ces « concepts » étrangers à des politiques, phraséologues de la révolution et de la littérature de mauvais goût.