La bourrasque est vite tombée comme si les frondeurs de Nidaa Tounes sont subitement pris par un accès de sagesse. L’élection du Bureau politique qui a fait débat fut en fait une démonstration de maturité politique d’un parti capable de gérer ses problèmes sinon ses crises de croissance. Rien d’étonnant en fait pour un parti devenu en moins de deux ans la première formation politique du pays sans le moindre signe de monolithisme, cette maladie des partis politiques obnubilés par la pensée unique.
Ce qui ne tue pas rend plus fort. Et de fait au vu du déroulement des élections du nouveau BP, fort de ses 34 membres, Nidaa Tounes sort renforcé, uni et apaisé. Ni vainqueurs, ni vaincus. C’est, dit-on, dans les allées du parti la victoire des Nidaïstes, de son noyau de compétences venues d’horizons divers et avec des parcours différents. Cette diversité regroupée sous la même bannière et sous le même toit et partageant les mêmes valeurs, c’est toute la richesse de Nidaa Tounes, la garantie de son ouverture et de sa capacité à surmonter ses propres difficultés et à évoluer.
Le parti avance et avise même par temps forts. C’est en cela que les crises sont salutaires. Au final, l’élection du Bureau politique sans restriction et de manière transparente, a eu plus de vertu unitaire qu’elle n’a ébranlé les astuces du parti. Comme quoi les rivalités politiques, si rivalité il y a, sont plus solubles dans la compétition électorale que dans l’opacité des officines partisanes.
Il en ressort une direction collégiale sans tiraillements, affichant une sérénité pas forcément de façade. Pas de division, pas même de tendances ou de courants dominateurs si l’on en juge par les résultats. Nidaa Tounes se recentre autour de ses valeurs fondatrices et son idéal républicain. Il retrouve sa cohérence, sa cohésion et sa… crédibilité loin des querelles intestines, des rivalités déplacées et des ambitions démesurées.
La fièvre, née autour de la composition du nouveau BP, est vite tombée sans provoquer de lésions sur le tissu politique du parti.
Tout semble rentrer dans l’ordre. Le parti, conçu par son fondateur BCE pour rééquilibrer le paysage politique en créant les conditions d’une saine et nécessaire alternance aura fait preuve de résilience, de capacité d’auto-correction pour exorciser les démons de la division et évacuer les ferments de tension au sein du parti sans porter atteinte à la liberté de parole et à la clarté des débats.
Il y a, certes, un temps pour le débat aussi franc, libre et tonique, soit-il et un temps pour resserrer les rangs de façon à ne pas perdre de vue l’essentiel, c’est-à-dire en s’écartant des fondamentaux du parti.
Certes, il n’y a que la confrontation d’idées pour faire bouger les lignes, mais sans jamais mettre en cause ce qui fait la force d’un parti : sa cohésion et sa cohérence pour sauvegarder l’unité entre les courants et les sensibilités qui s’y s’expriment. Cela est d’autant plus vrai et nécessaire que Nidaa Tounes est aujourd’hui aux affaires. Il engage par ses faits, son comportement et ses résolutions l’avenir du pays.