Le Centre Technique du Textile (CETTEX) est désormais équipé d’un nouveau laboratoire dénommé « Santé, Sécurité du Consommateur ». L’inauguration a été faite aujourd’hui au siège du Centre à Bir Kassaa, Ben Arous, en présence des responsables du ministère du Commerce, de Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, du président de la délégation spéciale de Ben Arous et d’autres personnalités.
Ce laboratoire vient renforcer la qualité du produit textile et habillement à tous les stades de la fabrication pour un meilleur contrôle qualité et afin de s’assurer que le produit est conforme aux normes internationales.
Lors de son intervention devant l’auditoire, Mme Hédia Blanco Regaieg, chef de département et responsable laboratoire, a affirmé que désormais les techniciens du Centre Technique du Textile peuvent faire les analyses sur les produits textiles afin de vérifier l’existence de produits toxiques dans l’article confectionné tout au long des étapes de la production. Elle a précisé que l’intoxication peut survenir à l’étape de la teinture, notamment les colorants cancérigènes si néfastes à la santé, à celle de la confection voire à l’emballage, « ce qui rend le contrôle indispensable », dit-elle.
Il en est de même pour l’étape de la confection avec les éléments métalliques de l’article. Pour ce qui est du but du laboratoire, l’intervenant a affirmé qu’il est destiné aux établissements industriels exportateurs, au marché local, les produits importés et les administrations afin de vérifier que les tenues de travail ne contiennent pas de produits toxiques. La création du laboratoire a été rendue nécessaire, selon Mme Hédia Blanco Regaieg, à cause des exigences des autorités européennes par rapport à la réglementation entrée en vigueur au sein de l’UE depuis 2007 (enregistrement, évaluation, autorisation et restrictions sur l’utilisation des produits chimiques). « Donc les sociétés exportatrices nationales étaient dans l’obligation de faire contrôler leurs marchandises auprès de centres étrangers d’où la nécessité de créer ce laboratoire pour répondre aux attentes de nos clients », nous informe-t-elle. Répondant à notre question sur le coût, elle a affirmé que « le budget a dépassé 1 million de dinars ».
Pour sa part, Mme Wided Bouchamaoui, la présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, a déclaré que ce nouveau laboratoire vient à temps pour renforcer la compétence tunisienne. Dans le même contexte, elle a souligné en outre le rôle que le laboratoire pourrait jouer dans le contrôle des articles de contrebande « qui contiennent plusieurs matières nocives à la santé du consommateur ». Par ailleurs, elle a estimé que la création du laboratoire est un pas dans la bonne direction pour le secteur du textile en Tunisie, notamment en matière de contrôle de la qualité et le fait de se conformer aux normes internationales. Dans un autre contexte, elle a rappelé que la chute de la productivité dans les entreprises tunisiennes est surtout due aux revendications incessantes.
Mohamed Zarrouk, président de l’Organisation de défense du consommateur (ODC), dans un mot bref, a plaidé pour un contrôle rigoureux du marché local :« Le consommateur tunisien est victime des produits textiles contrefaits qui présentent un danger pour sa santé », dit-il avant de continuer qu’il faut également penser à la santé du consommateur tunisien et non uniquement aux standards internationaux.
Pour le président du Conseil d’administration du CETTEX, Hechmi El-Habib Kolli, il a considéré que la création du laboratoire est une nouvelle consécration qui vient s’ajouter aux consécrations pour le secteur du textile en Tunisie. Le président de la délégation de Ben Arous, quant à lui, s’est félicité que Ben Arous a été choisi pour l’installation du laboratoire notamment qu’elle présente une zone industrielle. « J’ai eu vent que certains ont voulu que le laboratoire soit installé dans une zone qui soit proche de l’aéroport », dit-il.