Dans la Lettre d’El Djazaïr publiée par la Banque mondiale, les experts posent la question de savoir comment remédier à la situation qualifiée de « mal persistant » que l’inaction a entretenue, à la faveur d’un baril de pétrole à 120 dollars.
« Que faire quand le vent a tourné ? », se demande l’institution internationale qui constate que de nombreuses voix se sont déjà élevées en Algérie pour s’interroger sur la volonté réelle du gouvernement algérien de prendre les mesures qui s’imposent. La BM recommande « une rationalisation des subventions et autres transferts sociaux directs et indirects ».
Ainsi, selon ce rapport relayé par notre confrère algérois Al Watan, « les subventions, d’inspiration vertueuse dans un contexte de recherche d’équité sociale, se sont avérées, au fil des années, non seulement insoutenables pour les finances publiques, mais dans bien des cas détournées de leur objectif réel, au point de créer des effets pervers pour l’ensemble de la communauté ».
Et d’expliquer : « les très bas prix du carburant ont tué chez les Algériens le réflexe de l’efficacité énergétique et du comportement responsable ». En termes de bilan chiffré, la Banque relève que « les subventions à l’énergie auraient coûté au Trésor public environ 20 milliards de dollars en 2014, ce qui représente le tiers du budget annuel de l’Etat ». Bien plus, d’après certaines sources, ajoute l’institution financière internationale, « 10% de la population la plus aisée consomment plus de carburant que les 90% restants de la population ».
A qui profitent donc les subventions ?
A qui profitent donc les subventions ?», se demande encore la Banque mondiale dans son analyse. « Certainement pas aux plus pauvres, dont le ciblage par des transferts plus efficients a été proposé par divers partenaires, dont le FMI et la Banque mondiale».
En effet, le FMI avait recommandé au gouvernement algérien, en janvier 2015, de privilégier des «transferts ciblés» en vue de protéger les couches défavorisées et de supprimer en parallèle les subventions aux produits énergétiques et à certains biens alimentaires qui profitent actuellement aussi bien aux riches qu’aux pauvres.