La période de grâce des cent jours en est à son 58e jour : aujourd’hui, lors d’une séance plénière à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), la question de la sécurité a été au coeur du débat. Saluant les efforts des forces de l’ordre déployées sur l’ensemble du territoire tunisien, le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, a rappelé que la priorité actuelle est la lutte contre le terrorisme et que la marche du Bardo était une véritable réussite.
De son côté, le chef du Gouvernement, Habib Essid, a affirmé que, compte tenu de la situation du pays, les Tunisiens attendent qu’on leur assure leur sécurité et que leur pouvoir d’achat soit préservé, qui sont en l’occurrence des revendications légitimes. « Il est de notre devoir de les satisfaire« , a-t-il souligné.
Évoquant le combat contre le terrorisme, qui, selon lui, est un combat de longue haleine et qu’il est nécessaire de le « mener ensemble (société civile et partis politiques ), car nous sommes déterminés plus que jamais à atteindre nos objectifs en termes de lutte contre cette menace ».
Il a, par ailleurs, rappelé que parmi les mesures d’urgence à l’examen actuellement du gouvernement, figurent le projet de loi relatif au terrorisme et celui concernant la répression du blanchiment d’argent lesquels seront prochainement débattus à l’ARP.
Habib Essid n’a pas manqué d’énumérer ces mesures selon leur importance quant à la prochaine étape. Il s’agit notamment de :
- L’aménagement du réseau routier sur l’ensemble du pays ;
- Aider les PME en difficulté ;
- Relancer la production qui connaît une chute drastique ;
- Le retour au travail.
Par ailleurs, lors de son intervention, le chef du Gouvernement a annoncé que la production du phosphate à Gafsa subit une perte annuelle estimée à 1500 millions de dinars. « Dans les régions, l’investissement a baissé d’environ 46%. Idem pour les industries manufacturières qui ont enregistré une baisse de productivité de près de 25% », a-t-il averti.
Le gouvernement Essid va en outre faire examiner les projets de développement régional sur l’ensemble du territoire tunisien. L’infrastructure est l’une des priorités du gouvernement : créer 622 kilomètres de routes dans les zones rurales dans 9 régions.
Quant aux autres projets bloqués et restés en suspens, le chef du Gouvernement a déclaré que la reprise des travaux fera l’objet d’un suivi minutieux. Parmi ces projets figure l’Institut supérieur des sciences appliquées et des technologies de Kasserine, le Pôle des Technologies de la communication à la cité El Ghazala ainsi que d’autres composantes des pôles technologiques (Bizerte, Sousse et Monastir).
Concernant le secteur industriel, pour le relancer, le gouvernement poursuivra les aides aux petites et moyennes entreprises, soit un total de 50 entreprises pour les 100 jours. Un programme SOS PME sera également lancé avec la création d’une nouvelle cellule nationale au sein du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines.
Quant au pouvoir d’achat des Tunisiens qui poursuit sa chute, des moyens seront déployés, et ce, afin de booster l’économie. De plus, un comité national sera mis en place, préposé au contrôle des prix, à la lutte contre la contrebande et l’économie parallèle.
Autre problème à résoudre par le gouvernement : le traitement des déchets dans l’île de Djerba où une unité de concentration sera créée pour compresser les déchets dont le coût s’élève à environ 2,6 millions de dinars.