«Renforcer la société civile, un investissement pour la démocratie», tel est le message annoncé par la chargée du Programme des Nations unies pour le Développement–PNUD, Chirine Ben Abdallah, lors du Forum de la société civile qui a eu lieu samedi 4 avril à la Cité des Sciences de Tunis.
La devise de ce forum, dont le rapport sera transmis au gouvernement est “renforcer la société civile et investir dans la démocratie”, précise-t-elle.
Coïncidant avec la célébration du 70e anniversaire des Nations unies, le forum a été aussi une occasion pour présenter les résultats réalisés par le PNUD en matière d’appui à la société civile. Le lancement des activités de la journée a débuté à l’auditorium Ibn Khaldoun, avec deux allocutions officielles de Kamel Jendoubi, ministre chargé des Relations avec la société civile, ainsi que du Représentant résident du PNUD, coordinateur du Système des Nations unies, avec la participation des représentants du gouvernement et des partenaires techniques et financiers.
Rencontres et échanges entre les 130 associations partenaires du PNUD et les différentes organisations travaillant avec la société civile, telle est la finalité de cet événement, durant lequel les organisations de la société civile ont exposé les résultats de leurs projets ou encore des programmes dans des stands dédiés à cet effet. Les projets des différentes agences onusiennes, des organisations partenaires telles que : le PASC, Le LAB’ESS, SFCG, Centre IFEDA, JAMAITY ont été présentés à cette occasion.
Une fonctionnaire du PNUD travaillant depuis un an dans cette institution onusienne explique que durant la période des élections législatives et présidentielles et en coopération avec une trentaine d’associations partenaires du PNUD, une campagne de sensibilisation pour encourager les jeunes des régions à aller voter a été menée: “Nous avons créé des flyers, des casquettes, des tee-shirts et un spot de sensibilisation dans lequel plusieurs jeunes issus des régions parlent pour eux, c’était important de voter”.
Et de continuer : “J’étais étonnée par beaucoup de jeunes qui étaient vraiment motivés pour aller aux urnes, particulièrement à Sidi Bouzid, bien plus qu’à Tunis. Au début, certains jeunes ne voulaient pas en entendre parler, parce qu’ils ne se sentaient pas du tout concernés, ou parce qu’ils pensaient que cette campagne était partisane. Mais quand ils ont su que c’étaient des associations qui ne prenaient partie pour aucun parti politique, à ce moment là ils ont été plutôt réceptifs”.
Un peu plus loin, Hela Sila rencontrée devant le stand de l’association “Tounissiyet” créée en 2011 pour “renforcer les capacités des femmes leadership en Tunisie”, nous a déclaré que la femme tunisienne occupe une place importante dans les prises de décision dans n’importe quel secteur, que ce soit dans les administrations ou dans les ministères à l’exception des postes politiques », souligne-t-elle.
Elle ajoute : “Nous venons d’entamer un nouveau projet intitulé l’Académie des femmes leadership dont l’objectif est de former des femmes aptes pour la gouvernance locale”.
Dans le cadre de cet événement, un film intitulé “Femmes malgré l’embargo” a été projeté. Le film présente des femmes qui étaient prisonnières d’opinion appartenant à différents mouvements politiques, de gauche, islamique, et aussi des femmes syndicalistes comme Mme Zakia qui a longtemps milité dans le bassin minier. Elles expriment toutes dans ce film leur lutte pour leur droit à la liberté.
Hakima Ghori, chargée du partenariat avec la société civile dans le projet de la mise en place d’un système national d’intégrité, a déclaré que parmi les grands axes du projet, figure la lutte contre la corruption et la transparence.
Parmi les secteurs les plus touchés par la corruption, figurent la santé, l’éducation et les ressources naturelles. Une étude d’évaluation sera mise en place avec l’application d’une stratégie selon chaque secteur. Elle sera discutée le 5 mai au cours des tables rondes et des débats thématiques qui seront organisés, déclare Hakima Ghori.