En 1938, La Tunisie vit dans un mouvement d’agitation, entre manifestations et heurts. Un grand nombre de ses dirigeants furent emprisonnés, parmi lesquels figurait le leader Habib Bourguiba. Dès lors, tous sont descendus dans les rues et dans tous les villages du territoire tunisien revendiquant des réformes politiques et la création du premier Parlement tunisien.
A cette époque, la Tunisie est sous Protectorat français. De nombreuses grèves se sont succédées. Les Nationalistes tunisiens veulent reprendre le contrôle de la Tunisie. Tout a commencé le 10 mars 1938. Les étudiants ont commencé à se révolter. Dès lors, le mouvement s’élargit sur l’ensemble du territoire tunisien jusqu’au plus petit village. Des manifestations s’organisent tandis que les autorités françaises procèdent à des arrestations de masse. Un mois après, les Tunisiens scandent des slogans tel que “le Pouvoir aux Tunisiens” , et ce, lors d’une grande manifestation. L’intervention musclée de l’armée française a fait 22 morts et 150 blessés.
Un tournant décisif dans l’histoire du mouvement nationaliste mené par le Néo-Destour, obligé à travailler dans la clandestinité quand la situation a dégénéré. Ce mouvement avait pour mission d’œuvrer pour une nouvelle forme de résistance et de lutte. Ce n’est que quelques années plus tard, le 20 mars 1956, que la Tunisie devient indépendante et le 25 juillet 1957 a lieu la proclamation de la République,
Depuis, cet événement est célébré chaque année, au monument des martyrs érigé à l’ouest de Tunis, à Sejoumi, dédié aux militants nationalistes, fusillés le 9 avril 1938.
Le rapport de l’ONU et le bilan définitif de l’enquête sur les dépassement et violations des libertés ont été rendus public au mois d’avril 2011, après la chute de Ben Ali; on y apprend le nombre des martyrs et leur identité.
Il y a tout juste quatre ans, un 14 janvier 2011 fut le coup d’envoi de la révolution tunisienne, connue sous le nom “la révolution du jasmin”, baptisée ainsi par les médias occidentaux, qui a conduit à la chute du président déchu Zine el Abeddine Ben Ali, évincé du pouvoir par des manifestations sur l’ensemble du territoire, et qui a fait 300 morts et 700 blessés, selon les informations de l’ONU.
L’histoire se répète, mais cette cette fois-ci non contre les autorités françaises, mais contre le président Ben Ali, où des milliers des Tunisiens se sont réunis et ont manifesté contre le régime dictatorial du président déchu, ce fameux 14 janvier 2011. Un bilan plus lourd durant cette période.
Un an après en 2012, affrontements, heurts, accrochages ont marqué cette période qui était gouvernée par la Troika. Rappelez-vous le 9 avril 2012, il y a tout juste trois ans de cela, une journée qui devait être un jour de commémoration pour rendre hommage aux martyrs et qui s’est transformée en une journée noire pour les manifestants descendus spontanément à l’avenue Habib Bourguiba. La manifestation n’a duré qu’une demi-heure avant de tourner court. Les tirs de gaz lacrymogènes ( périmés ) des nombreux policiers casqués ont envahis l’atmosphère, avant qu’ils ne se mettent à tour de bras à matraquer les gens, les poursuivant jusque dans les ruelles. Du jamais vu que des scènes de violence commises un an après la révolution.
En 2013, la Tunisie pour la première fois de son histoire, depuis l’assassinat du leader Farhat Hached, vit une situation dramatique avec l’assassinat d’une figure de l’opposition Chokri Belaïd, le 6 fevrier 2013, quelques mois plus tard, le 25 juillet 2013, une autre figure de l’opposition est, elle-aussi, assassinée. Il s’agit de Mohamed Brahmi, député à l’Assemblée nationale constituante. Une indignation totale qui pousse des milliers de Tunisiens à se rassembler et a exigé le départ de la Troïka dirigée par le parti Ennahdha.
Outre les personnalités politiques visées, les militaires ainsi que les forces de l’ordre n’étaient pas non plus épargnés. Depuis le mois de décembre 2012, une multiplication d’attaques a pris pour cible les soldats, faisant pas moins de 40 militaires tués, et plusieurs blessés dans la zone militaire fermée de Chaambi, près de la frontière avec l’Algérie.
Un autre bilan plus lourd a été enregistré le 17 juillet 2014, laquelle armée était victime de la plus grande attaque, peu avant la rupture du jeûne. Et la triste hécatombe ne s’arrête pas là, malheureusement…