La première édition du Salon Consultafric, dédiée aux TICs et aux métiers du consulting en Afrique, a été inaugurée, le 09 avril 2015 à la Maison de l’entreprise d’Abidjan (Côte d’Ivoire), par Noomen Fehri, ministre tunisien des TICs et de l’Economie numérique et son homologue Bruno Koné, ministre ivoirien de la Poste et des TIC, en présence de Jean Kacou Diagou, président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire – Patronat ivoirien (CGECI), Ahmed Cissé, président de la commission NTIC du CGECI, Alexandre Zapolsky, représentant du MEDEF et chef de la délégation française, Riadh Azaiez, directeur général d’A.Z.Com, ainsi que des représentants des entreprises tunisiennes, ivoiriennes et françaises.
Assuré par AZ.Com, une agence spécialisée dans le marketing politique et l’événementiel économique en Afrique, en collaboration avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, l’Ambassade de Côte d’Ivoire en Tunisie et le Centre de Promotion des Exportations de Tunisie (CEPEX), Consultafric 2015 a accueilli, pendant deux jours, une délégation de 70 entrepreneurs, dont 29 entreprises exposantes, venant de la Tunisie pour présenter leur savoir-faire aux donneurs d’ordre potentiels du secteur des TICs en Côte d’Ivoire.
En marge de ce salon, des rencontres B to B se sont tenues, afin de partager les compétences et les expériences entre les opérateurs économiques ivoiriens et tunisiens, ainsi que d’instaurer une coopération sud-sud entre la Côte d’Ivoire et la Tunisie en matière de TIC.
A ce sujet, Riadh Azaiez a évoqué sa conviction de l’importance des opportunités offertes aux Tunisiens en matière de TICs en Côte d’Ivoire.
«Depuis 2005, AZ.Com est présente en Côte d’Ivoire. Il s’agit d’une implantation et de références solides dans la sous-région. Sur Abidjan, nous avons organisé, entre 2012 et 2014, deux éditions du salon «Saidalya» dédié à la santé, ainsi que deux éditions du salon «Bativoire» dédié au Bâtiment et aux matériaux de construction. Pour l’année 2015, nous comptons organiser la troisième édition du salon «Bativoire» les 08 et 09 juin, et le salon «Campus Tunisie», dédié à l’enseignement supérieur du 04 au 06 août », a précisé M. Azaiez, affirmant que pour la première édition de Consultafric, il a essayé, avec le soutien du ministère tunisien, le CEPEX et des grandes entreprises tunisiennes implantées en Côte d’Ivoire, à savoir Hexabyte, One Tech et Omnia Com, d’ouvrir les portes aux entrepreneurs tunisiens opérant dans le secteur des TICs pour saisir les opportunités d’affaires.
Interrogé sur les secteurs d’activités opportuns en Afrique, le responsable tunisien n’a pas manqué de mettre l’accent sur l’importance du marché africain, notamment dans les domaines de la Santé, l’infrastructure et l’éducation et la formation professionnelle.
Suite à son expérience d’une dizaine d’années sur les lieux, Riadh Azaiez a appelé les entrepreneurs et investisseurs tunisiens à visiter l’Afrique et profiter de ce marché potentiel et des expériences de leurs homologues ivoiriens en particulier et africains en général .
Ils ont dit
Lors de notre visite effectuée dans le premier hall du salon Consultafric 2015, Adnene Arfaoui, Directeur Bâtiment au Pôle technologique El Ghazala, nous a affirmé que pour la première fois, le pôle participe à une foire en Afrique, et ce, dans le but d’accompagner les sociétés implantées au pôle pour profiter des opportunités offertes en Côte d’Ivoire.
« De par l’accompagnement de nos entreprises, nous visons le partage des expériences entre le Pôle technologique El Ghazala et le Pôle de la Côte d’Ivoire qui est en phase de démarrage », a-t-il annoncé, affirmant que dans deux mois, une convention de partenariat entre les deux pôles sera signée en Tunisie. Et par la suite, deux bureaux de représentation seront implantés dans les deux pays.
Le partenariat entre les deux pôles consiste, selon ses propos, dans l’échange d’expertises et des services. « Cet évènement a été une occasion propice pour faciliter l’accessibilité au marché africain et miser sur l’expertise tunisienne et le développement du secteur des TIC», dixit.
De son côté, Wala Turki Latrous, Chef de service coopération internationale au sein du Centre d’Etudes et de Recherches de Télécommunication (CERT), nous a affirmé que le CERT, opérant dans le domaine de consulting, études stratégiques, audit, réception technique et essais au niveau des laboratoire, est présent en Afrique depuis 2006, notamment au Bénin, Mauritanie, Niger, Congo, Burkina Faso ….
Pour la Côte d’Ivoire, il s’agit de sa première participation à travers Consultafric. « Le marché africain est un marché potentiel en pleine expansion en matière du réseau haut débit et réseau mobile. S’agissant de la Côte d’Ivoire en particulier, notre présence a été une occasion pour se rendre compte de l’intérêt des Ivoiriens, saisir les opportunités offertes et trouver des pistes de partenariats public et privé», a déclaré Mme. Latrous.
Sur les mêmes lieux, Chedly Ben Salem, président directeur général et co-fondateur de la société DIGIT–U, a souligné, après sa première visite en Afrique, en Côte d’Ivoire, que le marché africain est en forte croissance et que les perspectives dans le domaine des TICs, notamment le réseau mobile, sont encourageantes.
« Vu que le marché tunisien est tiré par le coût plus que la qualité, avec des prises de décisions très lentes, et puisqu’on a des talents et que les usages commencent à se développer mais que le business reste insuffisant, nous sommes venus pour saisir les opportunités ivoiriennes dans le domaine du réseau mobile», a souligné M. Ben Salem, estimant que les compétences tunisiennes sont capables de former des équipes ambitieuses pouvant relever des challenges et développer le secteur des TICs, dans un marché riche malgré le chemin qui reste long.
En ce qui concerne Consultafric, notre interlocuteur a affirmé qu’il y a eu des rencontres intéressantes avec des Ivoiriens. « Les portes sont ouvertes pour concrétiser des affaires, comprendre les usages ivoiriens et le tissu économique du pays, mais il faut un travail de longue haleine».
Dans le même sillage, Amine Abdelkefi, Directeur général de la société Symatique, créée depuis 2012, nous a annoncé que le marché africain est un marché vierge et porteur visé par tout le monde.
Après un certain retard, la Tunisie accorde, actuellement, un intérêt particulier à ce marché. « A l’ère de la Troïka, nous avons perdu notre image de marque qui rassure d’habitude les investisseurs. Mais aujourd’hui et après le succès de la transition politique, on est en phase de relance économique qui exige l’ouverture aux nouveaux marchés potentiels comme l’Afrique», a évoqué M. Abdelkefi, affirmant que la participation au Consultafric est une expérience réussite, malgré des rencontres B to B qui n’ont pas été entièrement satisfaisantes.
« Aujourd’hui, la vision sur l’Afrique est claire. Reste à concrétiser nos opportunités, dont le démarrage pourra être effectué dans un mois avec l’implantation d’un bureau en Côte d’Ivoire ».
Dans l’autre hall, Hedi Bahri, Directeur général de la société Africa Solutions, opérant avec les multinationales (Total, Vivo Energy…) installées dans 24 pays africains, notamment le Mali, Sénégal, Gabon, Togo, Afrique du Sud, Côte d’Ivoire…nous a précisé que sa société offre aux grandes entreprises employant au minimum 1000 personnes, des solutions business pour les professionnels ressources humaines.
Ladite société a participé, auparavant, dans 19 salons en Afrique. Consultafric est son 20ème salon, considéré, d’après son responsable, parmi les meilleurs évènements au niveau des opportunités d’affaires, des rencontres B to B fructueuses et des donneurs d’ordres intéressants.
Dans le même ordre d’idées, Ramzi Labidi, directeur général de la société BI4T (Business Intelligence for Communication), crée en 2011, nous a déclaré qu’il exerce son métier en Afrique depuis 2013, là où il a lancé quatre plateformes au Congo, Mauritanie, Mali et Togo.
Quant à la Côte d’Ivoire, il a constaté, d’après sa première visite, que c’est un marché porteur, avec un réseautage important à maîtriser, mais la prise de décision semble, selon ses dires, très lente et exige de la patience pour concrétiser les opportunités offertes par les Ivoiriens.
S’agissant du salon Consultafric, M. Labidi n’a pas manqué d’affirmer qu’il n’est pas satisfaisant, vu que la participation des professionnels ivoiriens a été timide.