La Chambre Tuniso-Française de Commerce et d’Industrie ( CTFCI ) a organisé aujourd’hui, mardi 14 avril, un déjeuner-débat avec Yassine Brahim, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, et ce, en présence de SE François Gouyette, Ambassadeur de France à Tunis. Le thème de ce déjeuner a été : « Quelle stratégie de relance de l’investissement et d’amélioration de l’environnement des affaires en Tunisie ?»
Introduisant le débat, M. Foued Lakhoua, président de la chambre, a déclaré que la relance de l’investissement et l’amélioration de l’environnement des affaires sont des thématiques d’actualité qui se situent au cœur des préoccupations, aussi bien des pouvoirs publics que de la communauté des hommes d’affaires. La Tunisie n’a plus d’autre choix que de repenser profondément sa stratégie et de lancer un message fort à ses partenaires et aux investisseurs internationaux pour valoriser sa nouvelle image d’un pays sur la voie de la transition économique.
Face à la baisse des investissements durant ces dernières années, il est impérieux d’agir de manière stratégique pour arrêter cette spirale a déclaré le président de la CTFCI, d’autant qu’une forte baisse a été constatée dans les intentions d’investissement dans les régions intérieures en 2014. L’intervenant a ajouté que les investissements à participation étrangère dans le secteur industriel ont chuté en 2014 de plus de la moitié (-58,3%).
Le flux des investissements à participation française en Tunisie n’a cessé de baisser, ne dépassant pas 219,86 MD en 2014. Le plus inquiétant dans tout cela, a ajouté M. Lakhoua, est que non seulement les entreprises françaises investissent moins, mais certaines commencent à préparer des scénarios alternatifs. Pour assurer la relance, un certain nombre de préalables doivent être satisfaits, tels l’impératif de sécurité, l’élaboration d’un nouveau code de l’investissement qui soit plus clair et plus simple au niveau de l’application, l’adoption du projet de loi sur le partenariat public-privé.
La parole a été ensuite donnée aux participants qui ont abordé différentes questions portant sur la mafia de la contrebande, la recrudescences des mouvements sociaux et des grèves, la revalorisation de la notion du travail, les lenteurs administratives, la demande de retour à la séance de travail du samedi matin, l’absence d’appui aux investisseurs et aux hommes d’affaires. De même, les problèmes rencontrés lors du rapatriement des dividendes par les entreprises étrangères installées en Tunisie ont été mis en exergue. Par ailleurs, le rôle des banques dans l’accompagnement des hommes d’affaires à l’international a été posé et les demandes de documents sur des dizaines d’années antérieures ont été jugées par certains comme excessives et entravant le développement des investissements.
Prenant la parole pour répondre aux différentes questions soulevées lors du débat, M. Yassine Brahim, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération a remercié toutes les entreprises qui ont maintenu leur activité en Tunisie contribuant ainsi à la viabilité économique du pays.
A la fin des 100 jours du gouvernement seront présentés un nouveau code de l’investissement, simple et clair, une loi sur le PPP, un début de simplification des procédures administratives. Il a ajouté que 80% des investissements en Tunisie sont des investissements tunisiens, publics et privés. De même, la réforme de l’administration, le statut de la haute fonction publique et une réforme de fond de notre administration est à l’ordre du jour.
Abordant la question du recul de l’investissement privé, le ministre a déclaré que les causes sont multiples, ajoutant que les retards dans la réalisation des projets publics sont dus principalement à des problèmes fonciers pour 70% des cas, d’où la nécessité de la réforme de la loi sur l’expropriation, l’adoption d’une loi sur le PPP. Afin de mieux cerner toutes ces problématiques, le carrefour des affaires « TIF2015 », qui se tiendra en juin prochain, sera axé en particulier sur un état des lieux et un focus sur tout ce qui ne va pas dans la promotion des investissements.
En marge de cette manifestation, une convention de partenariat entre la Chambre Tuniso-Française de Commerce et d’Industrie ( CTFCI ) et l’Association « Initiative Médenine » a été signée. En vertu de cette convention, la CTFCI accorde à l’association un don de 30.000 dinars dont 20.000 dinars destinés à son fonds de prêts. Cette convention est une concrétisation de la coopération décentralisée entre le gouvernorat de Médenine et le département de l’Herault en France.