Grandiose était la soirée du mardi 14 avril 2015 de la 10ème édition du festival de Jazz à Carthage 2015. Le public en a eu largement pour son argent et pour son temps mais aussi pour sa passion. La salle était bondée ; il faut dire que l’organisation de l’évènement au palais des congrès, en plein centre ville de Tunis, qui a remplacé la tenue dudit Festival à Gammarth pour les 09 précédentes éditions a rapproché le public de l’évènement.
Coté musique, la vedette fut exclusivement féminine par la présence de deux poids lourds du Jazz et du rythem & blues. La première séance a été assurée par Nathalie M. King, chanteuse de « SoulBlazz » à la voix particulièrement délicieuse et au caractère particulièrement provoquant qui plus est joue à la Gibson. Accompagnée d’un quartet de musiciens exceptionnels, la troupe était constituée d’un pianiste/organiste, d’un saxophoniste, un contrebassiste et un batteur. La chanteuse a enflammé la salle ave un époustouflant « Do you know what love is ? » et avec, entre autres, le légendaire « today I sing the blues »… Une voix de velours à la Sade Adu et une petite touche de Jazz des années 20-30 confectionné par le saxophoniste échangeant son saxo par la clarinette tel un Sydney Bechet exalté.
La complexité et la finesse de la performance étaient hors pair avec en sus d’un jeux de lumière pittoresque qui a enflammé la foule surtout pendant la deuxième séance quand la britannique Alice Russel a pris le relais pour des musques de soul jazzy et de Rythem & Blues rythmées, agréables et soutenus. La voix tantôt claire comme de l’eau de roche tantôt roque dans un mélange à peine croyable, on a du mal à croire que cette petite britannique, Blonde aux yeux verts, est capable de produire une telle voix. Toujours est-il que le public était étonné puis enchanté par la performance. On notera enfin que la première séance assurée par Nathalie M. King et son quartet n’a pas omis par terminer de jouer le cosmique inoubliable « I put a spell on you » de Screamin’ Jay Hawkins.
Un seul bémol pendant cette soirée : un public calme et passif qui n’a pas bougé, peut etre a-t-on cru que la soirée était un concert de musique classique…