Le projet de loi antiterroriste présenté à l’Assemblée des Représentants du Peuple, vendredi 17 avril, inquiète un grand nombre de dirigeants des partis politiques. Pour rappel, ce projet de loi a été délaissé mais depuis la terrible attaque du musée du Bardo, le projet est revenu à l’ordre du jour et les députés vont entamer la discussion d’un nouveau projet de loi antiterroriste.
Le parti El Massar a indiqué dans un communiqué :“Ce texte porte atteinte aux droits des citoyens et à la liberté d’expression et il s’agit d’une violation claire de la Constitution.” “ Retrait de ce texte, en particulier le projet de loi relatif à la protection des forces armées”, telle est la position du parti à l’égard de ce texte.
De son côté, le porte-parole du Front Populaire Hamma Hammami a déclaré sur les ondes de Radio Mosaique fm :” Nous demandons à celui qui a présenté ce texte, qu’avait-il en tête ? Serait-ce une protection des forces armées, ou tout simplement nous faire de nouveau revenir à un Etat policier.”
Il ajoute entre autres :” Nous soutenons les forces armées contre toute agression à leur encontre, bien qu’il y ait une différence entre ce qu’on appelle une protection et une stratégie œuvrant à réduire les journalistes au silence et minimiser la liberté d’expression.” Le porte-parole du Front a conclu que si le projet voit le jour, ce serait la fin de la liberté des médias et celle de pouvoir s’exprimer librement. Il précise, en outre, que ce projet de loi doit être supprimé, selon lui.
Du côté de la société civile, l’association ARTICLE 19 a, dans un récent communiqué, exprimé sa profonde préoccupation à propos de la dernière version du projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme et l’interdiction du blanchiment d’argent en Tunisie, particulièrement en ce qui concerne les dispositions susceptibles de restreindre fortement la liberté de la presse de couvrir l’actualité politique, notamment l’action des autorités en matière de lutte contre le terrorisme.
Quant à la commission relative aux mesures d’investigation sur la lutte contre le terrorisme , il déclare : “Nous avons 1100 enquêtes confiées à 4 juristes seulement, c’est-à-dire que chaque juriste a pour mission d’étudier plus de 200 procès, et ce n’est pas un travail facile à faire. Il faut qu’on augmente le nombre des juges, assurer leur protection. Ce sont des procès qui sont jugés au vu des lois, de la conscience, et du dossier”.