Cela fait quelques années que les ventes de la presse écrite ont baissé. Les Tunisiens lisent de moins en moins. D’où vient cette absence d’engouement du lectorat ?
Climat morose pour les quotidiens, tel est le message d’alerte lancé aujourd’hui lors du colloque international organisé par l’Institut de presse et des Sciences de l’information et la fondation Konrad-Adenauer-Stiftung qui se déroule les 20, 21 et 22 dans un hôtel de la capitale.
Que ce soit en Tunisie ou ailleurs, la presse écrite connaît des crises qui sont principalement liées à l’environnement culturel et économique.
Pour Nouha Belaïd, doctorante en sciences de l’information et de la communication, la presse écrite connaît des difficultés comme partout dans le monde tandis que de nouveaux venus tel le journal Ettounssiya arrivent à promouvoir le journal papier et électronique.
“Aujourd’hui on est en alerte de convergence. Ce qu’il faudrait c’est s’ adapter même s’il s’agit d’un modèle papier. Il faut pouvoir l’adapter aux nouvelles technologies. Cela permet d’avoir une bonne visibilité non seulement en temps réel, mais aussi sur la toile des réseaux sociaux”, a-t-elle dit.
Évoquant « Tendance magazine » (journal gratuit), créé depuis 2006, elle a indiqué:“J’ai trouvé un équilibre entre le contenu rédactionnel, que ce soit information, brèves ou reportage et le nombre d’insertions publicitaires. »
Mohamed Messahel, enseignant chercheur à l’université Mostaganem situé à l’ouest de l’Algérie, a déclaré quant à lui, “Il est vrai qu’actuellement la presse écrite connaît beaucoup de problèmes de distribution, de publicité, personnellement je suis journaliste au quotidien arabophone “el wassel”, nous rencontrons des obstacles chaque jour, 5000 numéros sont distribués par jour, et nous récupérons 2000.” Et de poursuivre :”Mais ce que nous voyons depuis 2012 ce sont des journaux qui se sont transformés en chaînes télé privées, on a le journal Echourouk et on a également Chourouk TVavec le même staff, avec la même ligne éditoriale.
Pour sa part, Tahirou Kone, Docteur en sciences de l’information et de la communication, spécialiste en communication et marketing politique, a indiqué qu’au début des années 90, il y avait plus de 180 titres de la presse écrite, mais aujourd’hui ce nombre a baissé et il explique:” la cause provient de plusieurs facteurs parmi lesquels, la viabilité économique, c’est à dire que les entreprises vivaient avec précarité ».
Interrogé sur les solutions qui pourront être apportées, il a répondu:” Pour parler au public il faut aborder des questions qui l’intéresse, cela peut être une voie qui réconcilie les deux parties afin de pouvoir reconquérir de nouveau le lecteur. Et de continuer :”On peut parler du journalisme public ou civique. En Côte d’Ivoire, une grande majorité de la population est déçue du discours politique, des hommes politiques, le journalisme, c’est la collecte, la vérification la diffusion de l’information, d’où l’importance du journalisme public”.
Par ailleurs, Oussama Nassar, professeur en sciences de l’information, en Arabie Saoudite, a mentionné :”Il y a une forte évolution concernant la presse depuis un certain temps, même s’il s’agit d’un petit indice d’évolution selon Freedom House aussi bien dans la presse écrite que celle du web avec l’arrivée des réseaux sociaux.
Et de conclure :”La femme est présente dans tous les secteurs des médias, mais à un faible taux malheureusement parce que nous nous trouvons dans un environnement plutôt conservateur, je pense que ceci est vrai dans la plupart des pays arabes.
Avec l’arrivée du numérique, les réseaux sociaux, l’Arabie Saoudite et d’autres pays sont classés 7 ème quant à l’utilisation de Twitter.