Le parti Ettakatol a organisé une conférence de presse, ce jeudi 23 avril, pour faire un bilan quant aux prestations du gouvernement Essid et dévoiler sa nouvelle structure. Donia Ben Osmane, la nouvelle porte-parole du parti, a déclaré : « Il y a une commission qui a travaillé durant la période transitoire, composée du Conseil national, qui a fait une évaluation après avoir contacté plus de 300 mille militants pour les informer d’une nouvelle équipe et de l’organisation du congrès du parti dont la date n’est pas encore fixée ».
Interrogée sur le sujet d’une alliance avec d’autres partis socio-démocrates comme l’Alliance démocratique, le Courant démocrate, El Joumhouri, le PTT, elle a répondu: » Les discussions se poursuivent pour former un bloc d’opposition qui fera face aux partis libéraux qui sont en ce moment au pouvoir. Nous comptons créer un front, mais pourquoi pas un parti unique capable de rassembler ? ».
Rencontré à cette occasion, l’ancien porte-parole du parti Ettakatol Mohamed Bennour a fortement critiqué le non-respect du délai de certains projets de loi de la Constitution. Il explique : » J’ai des réserves concernant les dires du ministre de la Justice Mohamed Salah Ben Aissa, quant au délai incitatif relatif au Conseil supérieur de la Magistrature, ce qui est grave. Comment peuvent-ils bafouer le texte de la Constitution en toute impunité ? Quand le gouvernement viole la Constitution, cela n’augure rien de bon pour l’avenir du pays « .
Selon lui, interpréter les textes comme on veut, avec beaucoup d’ambiguïté, est un manque de transparence. Évoquant le projet de loi relatif à la protection des forces armées qui porte atteinte aux droits de l’Homme, qui a pris plus d’un et qui a choqué aussi bien l’opposition, les députés, les syndicalistes, les juristes, que les avocats, il a précisé que le gouvernement d’Essid est dans un dialogue de sourds qui n’est pas salutaire pour la Tunisie.
Le pays a besoin de fermeté et de respect, et « ce qu’on voit en ce moment, quand le pouvoir exécutif interfère dans le pouvoir judiciaire, en nommant des juges en âge de la retraite, fait peur et le risque d’anarchie est de nouveau présent”, a-t-il conclu.