Le Centre tunisien pour les études de sécurité globale, avec le soutien de la fondation Hanns Seidel, a organisé une conférence de presse sur le thème « Le phénomène de l’extrémisme chez les jeunes entre le diagnostic et la solution ».
Les chiffres sont alarmants, quand on sait que le nombre des djihadistes tunisiens varie entre 2400 et 3000, a déclaré Dr Abdellatif Hannachi, professeur d’histoire contemporaine. Ajoutant qu’une grande majorité de ces extrémistes est issue du Sahel, en particulier de Sousse. Il a révélé les chiffres quant au nombre (72) de djihadistes tunisiens tués en Syrie issus de plusieurs régions : 10 de Sousse, 18 du Grand-Tunis, 8 de Bizerte, 4 de Médenine, en particulier de Ben Guerdane. Il a également fait savoir que leur âge varie entre 19 et 26 ans, seulement 2 sont âgés de 39 ans.
“ Je précise que l’absence de facteurs culturels et d’esprit critique sont à l’origine de cette épidémie”, a-t-il indiqué.
Comme ceci est précisé dans ses analyses, il a déclaré que c’est le fruit d’un réseau international et non national. Il explique: “ il y a des pays qui ont créé ce qu’on appelle “le djihadisme”, bien qu’à un moment donné, cette doctrine n’était pas répandue dans les pays arabes. Mais ce n’est qu’à partir de 1979, les Etats Unis et l’Arabie Saoudite ont mené ensemble la lutte contre le communisme en Afghanistan.
Interrogé sur les pays responsables de la propagation de ce phénomène, il a répondu les Etats Unis, l’Arabie Saoudite, et tous les pays de Golfe, dont leur stratégie se basait sur plusieurs étapes. Expliquant qu’en 2011, les Etats Unis ont utilisé les terroristes pour combattre en Syrie, pour mener la guerre contre le régime de Bachar el Assad.
Il a fait savoir que derrière tout cela, il y a la machination d’Israël pour abattre à tout prix le Hezb Allah et cela remonte à 2006.
Et de poursuivre : “ Rappelez-vous que Ben Laden après avoir été en Afghanistan, est parti au Soudan où il a acheté des terres. Après en avoir été expulsé, il est revenu en Afghanistan, où il a organisé les Talibans”.
Pour Dr Mazen Cherif, expert en stratégie des forces armées, cofondateur du Centre tunisien pour les études de sécurité globale, “cela fait des années que nous étudions comment éloigner les jeunes de l’épidémie de l’extrémisme car il s’agit d’un virus intellectuel, psychologique, à l’évidence programmé ”, a-t-il déclaré.
Toutefois les solutions reposent sur les facteurs culturels en premier lieu, viennent après les recherches scientifiques et les enquêtes. La Tunisie doit construire une stratégie basée sur les compétences et les experts.
“Personnellement, je l’ai évoqué à maintes reprises, je suis volontaire comme je le suis dans ce centre, nous voulons le bien pour notre pays comme je l’ai écrit dans l’un de mes poèmes interprétés par Lotfi Bouchenak “ prenez pas les postes de travail et les biens… ” nous avons besoin de la patrie, le pays est en train de s’effondrer. J’ai déjà publié qu’il allait y avoir une attaque terroriste et voilà ce qui est arrivé le 18 mars au musée du Bardo. Cela n’est pas surprenant, il faudrait qu’on y travaille, comment profiter des compétences que nous avons, comment sortir de ces colloques avec des solutions à mettre en application sur le terrain? Voilà ce qu’il faudrait y penser”, a-t-il indiqué.
Pour sa part, le Cheikh Ferid Béji a déclaré que la stratégie religieuse est comment lutter contre cette menace “le djihadisme”. “Il faut tout d’abord définir ce qu’est le discours religieux, nous appelons à la rectification du discours et de son orientation. Nous appelons à l’union nationale et éviter toute confusion qui menace les Tunisiens et la paix sociale, celui qui contrevient à cette règle qu’il soit prédicateur, imam doit être poursuivi en justice”, a-t-il dit. Et de poursuivre : « Le Tunisien est plus orienté vers le religieux et peut devenir une proie facile de l’extrémisme religieux. Notre religion se base sur la tolérance, la paix”.
Quelle solution selon vous ? Il a répondu : “Il faut que nous nous mobilisions sur le terrain, et qu’on communique avec les jeunes, lesquels vivent sous pression dans la société comme ce qui s’est passé au bac sport certains ont un esprit « daechien ».
De son côté, Tahar Refai, un retraité du ministère de l’Intérieur, a déclaré quant à lui: “Je pense que le travail de sécurité qui s’effectue est très important. Notre stratégie : la spécialisation des ressources humaines en charge de la lutte contre ce phénomène et l’acquisition des équipements et matériels spécialisés ».
Et de conclure : “on ne peut pas réaliser un travail efficace sans remplir cette mission de l’anticipation qui permet de connaître et de saisir l’ampleur du phénomène de ses composantes”.