L’artisan tunisien s’est toujours illustré par son esprit inventif et se distingue encore dans l’un des secteurs les plus dynamiques au niveau économique en Tunisie : la céramique et les poteries occupant cette année quasiment tous les halls d’exposition de cette 32ème édition du Salon de la Création artisanale du Kram qui a ouvert ses portes le 24 avril 2015.
Outre la démonstration du savoir-faire tunisien en matière d’artisanat, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), en collaboration avec l’Office national de l’Artisanat (ONA), a organisé samedi 25 avril un atelier sous le thème de « Créativité et Écosystème créatif» au Parc des Exposition du Kram.
«Le but de cet atelier est d’expliquer comment transformer la créativité individuelle en un élan collectif des artisans tunisiens qui permette de développer une dynamique de groupe pour atteindre des objectifs d’affaires communs et pour réaliser des économies d’échelle”, a expliqué Talel Sahmim, coordinateur national du projet développement de « clusters », dans les industries créatives et culturelles.
L’atelier a réuni quelques dizaines de participants des secteurs public et privé, entre des responsables de structure d’appui, des écoles des Beaux-Arts, des Universités des arts et métiers, des designers et des artisans chefs d’entreprises.
Après avoir fait un long exposé autour du thème « l’Ecosystème créatif et le Design outil de développement« , de Giulio Vinaccia, designer et expert ONUDI, une signature a été apposée sur une « lettre d’entente » entre l’ONUDI et l’ONA pour l’accompagnement de deux cas pilotes sélectionnés, à savoir le cluster Mosaïque d’EI Jem et celui des « Arts de la table » à Nabeul.
À notre question ce qu’est un cluster et à quoi sert-il, le coordinateur national du projet a répondu : « Un cluster peut se définir comme un groupe d’entreprises ou de producteurs individuels se trouvant géographiquement proches les uns des autres, produisant des biens et des services similaires (….). Cette configuration peut potentiellement permettre aux entreprises de réaliser des économies d’échelle ».
Quant à la fonction du cluster, le coordinateur a noté que les clusters sont des environnements particulièrement prometteurs pour le développement des PME : « Les clusters peuvent être composés de PME et de grandes entreprises; il n’y a pas de discrimination par rapport à la taille », a-t-il souligné.
Et de poursuivre : «Dans de nombreux cas, les clusters non-performants sont piégés dans une spirale de concurrence féroce, de stagnation et de pauvreté, s’isolant ainsi des bénéfices potentiels qu’un cluster performant entraîne. Il est par conséquent nécessaire d’obtenir un support politique et de fournir une assistance appropriée aux clusters non performants. »
En réponse, l’ONUDI propose une méthodologie de développement de clusters qui s’attaque aux obstacles à la performance de ceux-ci, ainsi qu’aux entraves à la coopération entre les entreprises membres – et les institutions de support – les aidant subséquemment à atteindre leurs objectifs de croissance durable, a-t-il conclu.