Intervenant dans le cadre de la 17ème édition du Forum de l’Economiste Maghrébin sur le financement extérieur, le conseiller économique Ridha Ben Mosbah a indiqué que le financement extérieur a toujours été une source d’endettement. « Dans la mémoire collective tunisienne on est toujours échaudé par cette expérience historique qui avait préparé le Protectorat en 1881 », rappelle-t-il.
Le conseiller économique a affirmé que la problématique du financement extérieur demeure des plus délicates. « Je pense qu’un gouvernement qui envisage d’emprunter doit savoir emprunter pour assurer les besoins de financement de son économie », dit-il; et de poursuivre : « Pour investir, il faut disposer d’institutions fortes, de processus, de systèmes de contrôle qui doivent être forts pour contrôler le niveau d’endettement ».
Dans la même perspective, le conseiller économique a mis en garde contre les endettements ou les emprunts mal gérés, « car un endettement ou un emprunt mal géré peut déstabiliser une économie et nous avons des exemples historiques comme l’exemple argentin ou la tragédie grecque ».
Revenant sur la situation tunisienne, Ridha Ben Mosbah a estimé que le recours à l’endettement extérieur a été dicté par la faiblesse de la croissance et de la productivité, « mais surtout par l’exacerbation des déséquilibres structurels qui ont été hérités du contexte post-révolutionnaire », précise-t-il. Dans le même contexte, il a rappelé que la transition politique, en dépit de sa réussite, était longue et coûteuse pas seulement en termes de points de croissance (perte de huit points de croissance), mais également en perte de valeur du travail et de discipline et en termes d’activité (recul des recettes touristiques, recul des exportations, augmentation du prix du baril).
Que faire ? Ridha Ben Mosbah a rappelé que la mise en œuvre de la transition économique a été axée autour de l’idée de redonner de l’espoir, rétablir la confiance et remettre le pays au travail, et ce, à partir de trois piliers : offrir les conditions de sécurité, un consensus politique et la construction d’un compromis social. « Nous nous attelons à mettre en place ce troisième pilier, nous avons demandé à l’ UGTT au niveau du gouvernement de négocier sur les trois prochaines années pour avoir un répit et pour que le pays puisse se remettre au travail », dit-il. Après ces étapes, une note d’orientation verra le jour sur le nouveau modèle de développement.