Va-t-on assister, dans les prochains jours, voire les prochaines semaines, à un retour en force des nominations politiques à la tête de certaines de nos missions diplomatiques parmi les plus importantes ? Avec la perspective du mouvement annuel des chefs de postes qui pointe déjà à l’horizon (fin juillet), on ne peut jurer de rien, même si cela reste tout à fait envisageable et ce, au vu des déclarations d’intention des uns et des autres parmi la classe politique, faites dans le sillage des dernières nominations de certaines personnalités à de hauts postes dans l’administration, et je ne parle pas bien sûr du parti au pouvoir qui va avoir son mot à dire.
Rien ne dit qu’il n’a pas déjà quelques noms en tête, qu’il divulguera le moment venu. Le poste de Paris pourrait être l’une de ses priorités, vu la position stratégique qu’il occupe sur la carte diplomatique. D’ailleurs, l’actuel détenteur du poste Mohamed Ali Chihi, un énarque, est donné partant. D’autres postes aussi importants et très convoités pourraient suivre. Une pratique décriée, qui a fait des ravages durant l’ancien régime et qui semble vouloir refaire surface, pour le plus grand profit de ceux qui veulent recycler ou compenser leurs cadres militants.
Je rappellerais que la diplomatie est un métier qui a ses propres codes et ses propres règles. Un métier qui s’apprend. On ne devrait pas hériter d’une ambassade comme on hériterait d’un quelconque cadeau. Revenir à ce genre de pratique serait, à mon sens, du plus mauvais effet. On me rétorquera que cela se fait même dans les plus vieilles démocraties. J’en conviens.
Toutefois, il faut bien reconnaitre que les divisions apparues au sein du corps, n’aident pas beaucoup. Dans un département à la recherche d’un nouveau souffle, pas facile en effet de naviguer entre d’une part, de jeunes loups qui veulent tout maintenant et tout de suite, mais qui manquent cruellement d’expérience, et d’autre part, ceux qui voudraient bien tirer encore quelques salves avant de se retirer, question de montrer qu’ils sont encore indispensables.
Conflit de générations ? Difficile passage de témoin ? Et si, en attendant, tout le monde y mettait du sien et apprenait le sens de la cohabitation ?