Toutes les opérations financières de la compagnie ont été suspendues à partir de mardi 5 mai. La crise de la CPG sombre dans un nouveau marasme périlleux pour l’économie tunisienne. La direction a justifié cette décision en «l’absence de revenus à cause des inlassables grèves et de l’indifférence totale des responsables».
En réalité, le dossier de la CPG traîne depuis des années. Incapables de trouver une solution, les gouvernements successifs depuis la révolution n’ont fait que se refiler la patate chaude .
Dans ce contexte, l’économiste et président de l’Association tunisienne de la gouvernance Moez El Joudi et le président du Centre Tunisien de Gouvernance d’Entreprise (CTGE), Fayçal Derbel, ont été invités sur le plateau de l’émission «7/24», diffusée vendredi 8 mai sur la chaîne Al Hiwar Ettounsi.
L’économiste Moez El Joudi a confié que la CPG réalisait annuellement un bénéfice net de 1000 MD, mais en 2015, la production de phosphate à Gafsa a enregistré un recul pour le moins inquiétant.
«Les statistiques de la direction de la CPG tablaient sur une production de 604.000 tonnes en 2015, contre 983.000 tonnes en 2014, quand bien même l’entreprise a triplé en peu d’années le nombre d’employés, de 8.000 en 2010 à 30.000 employés en 2014, alors que sa crise sociale battait son plein. », a-t-il fait observer.
De son côté, Fayçal Derbel a fait savoir que des marchés ont été perdus, notamment à l’international, et la production a diminué de 39% suite à des mouvements de protestation. Pour Moez El Joudi, il s’agit, aujourd’hui, de lever le voile sur le mystère qui entoure les manigances qui poussent à l’effondrement de l’économie du pays.