« L’ aspirine protège contre le cancer », une affirmation qui laisse sceptique celui qui l’entend, car jusqu’à présent, les preuves concrètes du mécanisme de prévention n’étaient pas encore connues. Ainsi une expérience américaine a mit en évidence le rôle protecteur de l’ aspirine et son action sur des lésions précancéreuses pourvoyeuses de cancer colorectal, confirmant ainsi son rôle préventif.
Il est connu, que dans ce type de cancer, une protéine nommée EGFR est présente avec un taux anormalement élevé, dans environ 80% des cas.
A cet effet, les scientifiques de l’Université du Minnesota ont analysé des échantillons de tissus provenant de patients atteints de lésions pourvoyeuses de cancer colorectal. Ainsi les chercheurs ont découvert que la protéine EGFR (fortement impliquée dans la survenue du cancer colorectal), est également associée à un facteur impliqué dans les processus inflammatoires nommé COX2. Cette association fonctionnelle entre EGFR et COX-2 expliquerait donc le rôle protecteur de l’ aspirine.
Ainsi le Dr. Dong Zigang de l’Institut Hormel de l’Université du Minnesota auteur de l’étude explique : « Nous avons constaté que la surexpression de l’EGFR est un événement précoce dans la formation du cancer colorectal qui peut être considérablement réduit par la prise régulière d’ aspirine ».
Les scientifiques concluent au fait que l’ aspirine peut exercer son activité de chimio-prévention contre le cancer colorectal, au moins partiellement, par la normalisation de l’expression de l’EGFR dans les lésions précancéreuses.
Par ailleurs une étude précédente publiée dans la revue Annals of Oncology, a montré les bénéfices d’une prise régulière d’aspirine dans la prévention du cancer colorectal : l’ aspirine réduit en effet le taux de survenue de ce cancer de 30% et le taux de décès de 35%.
Reste à savoir comment utiliser cette vertu anti cancéreuse, sans subir les effets secondaires de la prise d’ aspirine, notamment l’ulcère gastrique et les complications hémorragiques.