Depuis le début de l’année 2015, le nombre croissant d’agressions contre les journalistes fait l’objet d’une forte inquiétude. Tel est le constat qui ressort du rapport que le Centre de Tunis pour la liberté de la presse a publié sur son site. Agressions verbales, physiques, morales, ou encore menaces, les journalistes sont tous les jours en première ligne pour protéger la liberté d’expression.
L’Observatoire de Tunis pour la liberté de la presse a enregistré 24 agressions commises durant le mois de mars sur les employés du secteur de la presse. Plus de 30 agressions contre les journalistes ont été signalées depuis le début de l’année 2015.
31 victimes en tout, mentionne le rapport dont 13 journalistes femmes et 18 hommes exerçant dans les chaînes de télévision (TNN, La Nationale Une, Nessma TV, Hannibal, Telvsa TV, Al Jazeera et Al Âhd irakienne), trois dans les radios (MFM, la chaîne nationale et Mosaïque Fm), quatre dans la presse écrite, (Echourouk, Akhbar Al Jomhouria, Ettounissiya et Essahafa).
Avec 6 agressions verbales, 5 agressions physiques, 4 interdictions de travail, 3 poursuites judiciaires, une menace, deux cas de harcèlement, une recherche sécuritaire et une ingérence dans la rédaction d’une entreprise de presse. Pour rappel, le 18 février, six journalistes de la Télévision nationale, d‘EL Moutawasset TV et de la radio Shems FM ont été agressés par les autorités pendant qu’ils couvraient l’attentat terroriste de Boulaaba, à Kasserine.
Le 3 mars, «Telvsa Tv» est interdite de travail: un surveillant de l’hôpital de la délégation d’El Âyoun, du gouvernorat de Kasserine a agressé violemment l’équipe de la chaîne privée «Telvsa Tv» lui interdisant de filmer le manque d’approvisionnement en médicaments.
Deux jours après, le 5 mars, un agent de l’ARP a agressé, verbalement et physiquement, le journaliste de la chaîne privée «Nessma Tv», Skander Alouani.
Il y a eu d’autres cas comme celui de la journaliste de Radio-Kef, Hana Medfaï, poursuivie sur la base des articles 55 et 66 du décret-loi n°2011-115, alors qu’elle traitait une émission sur la pédophilie en mars 2014. La journaliste a été accusée de “diffamation pour des propos tenus par l’un des intervenants du programme”, affaire qui s’est finalement conclue par un non-lieu en mars dernier.
Le même mois, le 29 mars, éclate l’affaire Montassar Sassi correspondant de «Nessma Tv» à Nabeul qui a été convoqué par la brigade nationale de Nabeul, le lendemain de son intervention en direct relative à la prise d’assaut d’un bus de transport tunisien au niveau de la zone de Bouficha à Hammamet , par des individus armés.
Montassar Sassi a affirmé qu’il transmettait l’information sur la base d’«affirmations d’une source sécuritaire… avec réserve», durant la même journée il est accusé de provoquer la panique en évoquant une telle information.
Les sécuritaires sont arrivés en tête de liste des agresseurs à l’encontre des journalistes. Les agressions ont généralement eu lieu dans le Grand Tunis avec 16 cas, puis Kasserine et Sousse avec 2 cas. Viennent ensuite Gafsa, Sidi Bouzid, Sfax et Nabeul.