Mowachah, tel est l’intitulé du spectacle musical qui a été présenté hier, 14 mai 2015, sur les planches du Théâtre municipal de Tunis, par l’association Makamet, devant un public féru de musique. Que dire de ce spectacle, sinon que le temps a suspendu son vol pendant une heure 30 minutes, pour laisser place à une troupe musicale composée de 22 membres qui, par la magie de leurs voix et l’enchantement de la musique ont su envoûter le public. Le musicologue et compositeur Naoufel Ben Issa a pris soin de présenter le programme de la soirée avec humour, tout en bousculant tous les protocoles officiels, pour permettre un échange convivial avec le public.
Pour agrémenter la soirée, plusieurs poèmes qui remontent à l’époque andalouse et de la musique classique tunisienne ont été chantées par l’ensemble de la troupe. Les poèmes s’articulaient autour de la séparation, le regret de l’amour perdu et la nostalgie essentiellement. Il semble que rien n’ait été laissé au hasard, les décors, la tenue des membres et les lumières ; tous ces éléments ont contribué à la réussite du concert. S’ajoute à cela que Naoufel Ben Issaa à profiter des entractes pour évoquer l’histoire de la musique tunisienne, raconter des anecdotes musicales, avant de rejoindre le public, comme pour affirmer que ses musiciens sont mûrs et peuvent jouer le reste des morceaux tout seuls.
Nous avons été agréablement surpris par la performance assurée par le duo musical Nizar Boushih et Asma Othmani. Que dire de ce duo, dont les voix ont su fusionner dans une sorte d’alchimie enchanteresse… Asma et Nizar ont chanté l’amour, la peine, le paradis de l’Andalousie perdue. Cependant, quelques remarques s’imposent : tout d’abord, en dépit de la qualité de la musique et des voix présentées, le public n’a pas répondu présent en grand nombre, à cause d’un défaut de communication : une petite affiche presque invisible signalait le spectacle devant le Théâtre municipal ! En outre, s’agissant d’un concert, la soirée n’aurait pas due se transformer en cours magistral de musicologie- à cause des nombreuses digressions sur l’histoire de la musique- alors que le public était venu surtout pour savourer de la bonne musique! Bonne continuation pour Makamet!