Une occasion historique et pour la première fois, la Tunisie accueille depuis hier et durant quatre jours, du 14 au 17 mai, les travaux du Forum mondial sur la démocratie directe moderne. Une première en Tunisie, une occasion historique dans le monde arabe et sur le continent africain.
Plus de 500 personnalités du monde de la politique de 33 pays des cinq continents, des sciences sociales, des médias et du journalisme seront présents lors de ce forum, au cours duquel plusieurs thèmes seront débattus tels que l’Islam et la démocratie, le printemps arabe et le rôle des jeunes, des femmes et des médias sociaux, la femme et la démocratie et le libre-échange et la démocratie entre autres.
Organisé par l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et l’Université de Carthage (UC), en collaboration avec la Radio Swissinfo, Democracy International et l’Institut international pour la démocratie et l’assistance aux élections (IDEA), le forum de cette édition se tient à l’Institut national agronomique de Tunisie (INAT), à Tunis. Des personnalités politiques, scientifiques, des défenseurs des droits de l’Homme, des penseurs, des ministres, d’anciens responsables, parmi lesquels le chef du Gouvernement Habib Essid, le secrétaire général de l’ UGTT Houcine Abbassi, étaient présents lors de la cérémonie d’ouverture. Le chef du Gouvernement Habib Essid, dans une de ses déclarations, a indiqué qu’élaborer une démocratie locale sur l’ensemble du territoire tunisien, et dont la mission est d’assurer la transition démocratique, est un processus laborieux.
Rencontré à cette occasion, Bruno Kaufmann, rédacteur en chef de people2power.info, a mis en avant, quant à lui, le rôle des femmes concernant la démocratie directe moderne, car elles sont très actives et jouent un rôle important dans les institutions. Idem pour les jeunes, mais ils devraient participer davantage.
Interrogé sur la particularité de cette édition, il a répondu: “ Nous nous trouvons en Tunisie dans un pays qui sort d’une révolution, quatre ans après, c’était un peu similaire en Corée, qui avait un régime militaire, je pense que la Tunisie va devenir un succès dans le monde”. Pour le directeur de la communication du marketing de Swiss info, Amr Huber: “ La Suisse est la seule démocratie directe dans le monde moderne. Nous sommes devenus un des sponsors de cet événement, c’est le premier événement sur la démocratie directe dans le monde arabe et africain ”, a-t-il confirmé.
Il a ajouté entre autres : “ Le problème quand on parle d’une démocratie est qu’on parle généralement d’une démocratie représentative, qui est un vieux modèle, sur lequel on ne fait que représenter l’opinion des électeurs, tandis que la démocratie directe quand les gens sont impliqués enrichit toute la politique d’un pays et surtout de la citoyenneté, parce que le citoyen fait partie d’une décision, mais il apporte la responsabilité de sa décision, cela suppose qu’ il est impliqué. ”
Et de poursuivre : “ Chaque être humain peut faire la différence entre le bien et le mal, entre l’oppression et la liberté; c’est aux citoyens de choisir et d’être éveillés ”.
Il a poursuivi : “ Dans le processus tunisien, il y a la nécessité d’une décentralisation, d’une démocratie participative, c’est même mentionné dans la Constitution. La révolution ce n’est pas une chose qui se fait en une fois, il faut surtout comprendre quel est le but de la société, avoir une idée, une vision, d’une communauté. Ce serait bien d’avoir une démocratie directe à l’échelle mondiale. Que ce forum se tienne en Tunisie, dans le monde arabe, est magnifique. L’important d’une démocratie directe c’est de comprendre que tout être humain peut avoir raison, on communique avec le respect les uns des autres, et c’est là qu’on devient plus fort et c’est ce partage là que renforce une démocratie directe”.
Durant quatre jours, plusieurs ateliers débattront une panoplie de thèmes, tels que médias sociaux et démocratie, médias citoyens et journaliste…
Quant au choix de la Tunisie, cela revient au fait qu’elle est la première démocratie naissante du monde arabe après le 14 janvier qui a réussi à réaliser sa transition démocratique, en élaborant une nouvelle Constitution et des élections transparentes et libres.
Il s’agit de la cinquième session du forum après la Suisse, la Corée du Sud, les Etats-Unis d’Amérique et l’Uruguay.