Au terme d’un débat passionné sur le fléau des avortements clandestins au Maroc, le Palais royal a annoncé, hier vendredi, que l’avortement, dans le cas de viol ou de graves malformations congénitales et maladies, sera désormais autorisé.
Selon un communiqué officiel relayé par notre confrère Jeune Afrique, l’avortement sera autorisé « dans quelques cas de force majeure , notamment lors de grossesses engendrées par le viol ou l’inceste, ou encore de graves malformations et maladies incurables ».
Dans un pays de 34 millions d’habitants, poursuit Jeune Afrique, où modernité et conservatisme religieux se côtoient et où les relations hors mariage restent interdites, la loi autorisait jusque-là l’avortement dans les seuls cas où la santé de la femme était en danger. Pour le reste, elle punit les interruptions volontaires de grossesse (IVG) de peines allant de un à cinq ans de prison ferme.
Le fléau que constituent les centaines d’avortements clandestins pratiqués chaque jour au Maroc a ressurgi dans l’actualité en début d’année, entraînant un profond débat dans l’opinion. Le roi s’était saisi du dossier, réclamant des « consultations élargies ».
Bien qu’aucun chiffre officiel n’existe, des associations estiment qu’entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour dans le royaume, dans des conditions sanitaires parfois désastreuses.
Dans le même temps, les grossesses non désirées renforcent le phénomène des « mères célibataires » et l’abandon d’enfants, jusqu’à 150 par jour affirment des ONG.
A remarquer que l’écrasante majorité au Maroc penche pour la criminalisation de l’avortement illégal.