L’étude récente de la CONECT sur l’accès de la PME au financement en Tunisie a fait ressortir qu’au niveau du climat des affaires, divers degrés de perception ont été relevés comme posant une contrainte majeure au développement des PME : avec 45,8% pour l’insécurité, 44,9% pour la corruption, 30,7% pour le cadre macroéconomique et réglementaire, 28,9% pour les procédures administratives et judiciaires, 26% pour l’environnement fiscal, 24,5% pour les conditions d’accès au financement, 22,9% pour les défauts d’infrastructure, 22,9% pour la disponibilité des ressources humaines et 16,8% pour les pratiques de marché.
Au niveau des freins au financement, l’étude a dévoilé que la contrainte de l’insuffisance des garanties bancaires a été citée à 68,8% par les PME questionnées. Cet obstacle à l’accès au financement est plus prononcé au niveau du secteur des TIC avec 83,4% qu’à celui des services avec 69,8% ou de l’industrie avec 68,2%.
D’autre part, bien que le secteur bancaire et le leasing représentent près de 92% du financement des entreprises en général, contre environ 8% pour le marché financier, les concours bancaires adressés particulièrement aux PME restent de faibles proportions (15%) avec des perceptions à hauteur de 90,6% de coûts élevés des crédits et de 83,4% d’une faible souplesse des banques pour la mobilisation des fonds requis.
Cette situation contraste avec le fait que les 52,5% des PME interrogées ne sont pas prêtes à faire croître leur capital à travers de nouveaux actionnaires.
Outre les crédits classiques, les PME recourent à hauteur de 13,9% à l’autofinancement contre de faibles sollicitations pour d’autres instruments financiers, tels que les SICAR (3,6%), alors que seulement 8,1% ont tenté de recourir à la BFPME et 7,6% à la BTS.
Ainsi, l’accès au financement des entreprises off-shore ou à l’exportation reste mineur, avec respectivement 1,8% et 2,9% des PME sondées, ce qui pose le problème structurel d’absence d’appui à leur internationalisation.
Au niveau réglementaire, 54,3% des PME soulignent la faible pertinence opérationnelle de la circulaire BCT N°87-47 réglementant les crédits bancaires alors que 61,8% notent que la législation actuelle des activités des SICAR est un frein majeur à leurs activités de financement.
A noter que l’enquête a été effectuée sur un échantillon de 554 PME ciblé sur la période de mars – avril 2015, couvrant les 24 gouvernorats. 62,3% de ces PME exercent dans le secteur des services et 37,7% dans celui de l’industrie, dont 89,7% à participation étrangère.