Dans le cadre de ses activités para-académiques et culturelles organisées au profit de ses étudiants, l’Université Tunis Carthage a organisé, en collaboration avec l’UTICA une conférence-débat sur le thème «l’UTICA et les défis de l’après- Révolution 2014».
Présidant ce débat, Wided Bouchamoui, présidente de l’UTICA, a présenté la vision de l’organisation patronale. Intitulée «Vision Tunisie 2020 de l’UTICA», cette vision est une stratégie pour la création d’emplois et la croissance dans toutes les régions. Elle s’articule autour d’objectifs spécifiques et d’une urgence.
Il s’agit de réhabiliter la valeur du travail dans la société tunisienne, d’y valoriser l’esprit entrepreneurial, de positiver l’image que se fait la société de l’entreprise et du chef d’entreprise et d’y ancrer le principe économique que seule l’entreprise compétitive crée de l’emploi pérenne.
En outre, il faut mobiliser le pays pour la croissance, établir une réglementation économique, une fiscalité, un système incitatif et un système de financement qui favorisent la création de nouvelles entreprises, la croissance des entreprises existantes et la création d’emplois et de créer un cadre indépendant du pouvoir exécutif. Ce système permettra d’inciter à la bonne gouvernance, à la transparence des entreprises, l’investissement, la création de nouvelles entreprises et la création d’emplois.
Mme Bouchamaoui a indiqué que l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie volontariste et efficace de diversification des marchés et de promotion du site Tunisie s’affiche aussi comme prioritaire.
Ainsi, il importe de développer un nouveau modèle de relations de travail qui allie l’amélioration continue de la compétitivité des entreprises, le travail décent et la création d’emplois et de dégager un consensus national pour la refonte de la politique salariale.
Elle a affirmé que la centrale patronale mise, également, sur l’organisation des relations de travail autour du renforcement de l’assouplissement du contrat de travail, la mise en œuvre effective de la modulation du temps de travail et l’allègement des procédures de licenciement pour causes économiques ou organisationnelles ; la mise en place d’un système d’assurance perte d’emploi et de réinsertion, la mise en œuvre d’une politique de maintien et d’amélioration des compétences des ressources humaines, ainsi que sur la mise en place d’un réseau national d’intermédiation sur le marché de l’emploi et l’institution d’un cadre légal pour l’intérim.
Dans le même ordre d’idées, l’UTICA œuvre pour une convergence régionale, et ce, pour plus de cohésion sociale à travers un meilleur développement dans toutes les régions du pays.
Dans cette phase, la Tunisie a, de même, besoin de promouvoir une économie tirée par la création de la valeur ajoutée et par l’innovation.
Contribution du secteur privé dans l’économie nationale
Parlant chiffres, Wided Bouchamaoui a affirmé que 70% du PIB de la Tunisie proviennent du secteur privé en 2014, contre 75% en 2010, année de référence, avec 32 964 entreprises privées déjà créées.
Quant aux investissements privés, ils ont atteint 7,8 milliards de dinars à fin 2014. «Ces investissements sont en deçà des attentes, mais l’UTICA se bat pour que l’initiative privée soit une valeur. Sachant que le secteur public, à lui seul, ne peut absorber le nombre de chômeurs en Tunisie», a-t-elle assuré.
De ce fait, elle a préconisé d’encourager les jeunes à implanter leurs propres projets, mais il faut avant tout revoir le système administratif, les problèmes d’accès au financement et le système de formation.
«Au niveau de l’UTICA, nous sommes en train de militer pour revoir les procédures administratives, le schéma d’investissement, et le système éducatif», informe la présidente de la Centrale patronale.
Dans le même contexte, Mme Bouchamaoui a déclaré que pour relancer l’économie nationale, l’UTICA a assumé sa part de responsabilité et a pris des risques. Maintenant c’est au gouvernement de jouer son rôle pour restaurer l’autorité de l’Etat, et à L’UGTT de minimiser le nombre des grèves qui demeurent et restent un handicap majeur pour la relance des investissements.
«Il est primordial, aujourd’hui, de mettre en œuvre le contrat social regroupant les trois partenaires sociaux (Gouvernement – UGTT – UTICA), et ce, afin d’abaisser la tension, rétablir la confiance, arrêter de diaboliser les chefs d’entreprise et encourager l’initiative privée dans le but de reconstruire ensemble la Tunisie», a-t-elle conclu.