Dimanche à 19 heures, le plateau de l’émission «Kawha Arbi» diffusée sur Al Wataniya 1, a eu pour invité Hamma Hammami. Le porte-parole officiel du Front Populaire a eu à répondre aux questions sur la situation actuelle en Tunisie en tant qu’acteur de l’opposition sur la scène politique. Hamma Hammami est revenu également sur le bilan économique et social des 100 jours d’exercice du gouvernement Essid.
Face à la journaliste, M. Hammami est revenu également sur plusieurs sujets, entre autres le bassin minier, le commerce parallèle, la répartition des richesses, ainsi que sur les grèves en cascade qui paralysent le pays et enfin sur les solutions qu’il préconise.
La présentatrice a rappelé au porte-parole du FP, qu’il est accusé de paralyser la vie économique dans le bassin minier de Gafsa, par les grèves et les sit-in. Ce dernier a répondu que, d’abord, le programme présenté par Habib Essid n’en est pas un, puis son gouvernement n’a été, en aucun cas, satisfaisant et n’a répondu à aucune des revendications du peuple.
« Deux chiffres sont à retenir du dernier sondage d’opinion, réalisé par Sigma Conseil. D’abord 63 % de la population tunisienne n’est pas contente de la manière dont est gouvernée la Tunisie. Ensuite, le 1.7% d’indice de croissance du dernier trimestre 2015», a fait remarquer le leader du FP.
Pour Hamma Hammami, les Tunisiens ont ainsi exprimé leur avis, déduisant que ces chiffres et ces taux traduisent, sans appel la déception des Tunisiens et la gravité de la situation jusqu’ici jamais atteinte.
Il a ajouté que le programme des 100 jours d’exercice du gouvernement Essid n’est que de l’encre sur du papier. « Nous nous sommes opposés dès le début à la nomination d’Habib Essid et nous avons eu raison. De même, nous avons été contre la coalition qui s’est contentée de reconduire la politique et les orientations menées par la troïka et par le gouvernement Jomaa, fondées sur l’endettement extérieur et le comble nous n’avons vu aucun programme économique », a-t-il déploré.
A la question de savoir quelle est sa position sur les mouvements de grèves en cascade qui paralysent le gouvernement, Hamma Hammami a emboîté le pas à l’UGTT et aux grévistes, en tenant pour responsable le gouvernement. Et d’ajouter: « Le chef du gouvernement n’a pas honoré ses promesses envers les Tunisiens qui souffrent de la pauvreté et des impôts et dont le pouvoir d’achat ne cesse de se détériorer de jour en jour… ».
« Pourquoi ne prend-il pas, en sa qualité de gardien du temple des finances publiques et de la justice, des mesures contre les barons de la contrebande, contre les corrompus, contre ceux qui ont amassé des fortunes colossales dans des conditions louches qui, aujourd’hui, gangrènent toute la société et ses institutions?», s’est-il interrogé.
Et de conclure, en préconisant des solutions opportunes selon son point de vue: « Les prémices de son échec sont d’ores et déjà clairs. L’actuelle coalition n’est pas la solution. »
Attaché à ses mêmes convictions, le porte-parole du FP a conclu : « Aujourd’hui, l’occasion est là pour que le gouvernement change de cap et la gauche est prête à réagir positivement avec le chef du gouvernement pour sortir le pays de son périlleux blocage.»