Basma Khalfaoui, veuve du dirigeant de gauche Chokri Belaid, tué par des extrémistes religieux, le 6 février 2013, a décidé de faire un sit-in de protestation devant le ministère de l’Intérieur avec ses deux filles si les parties concernées ne s’empressent pas d’accélérer l’enquête et dévoiler la vérité sur l’assassinat de son mari, a rapporté, mardi, le journal Akher Khabar.
Dans le même sillage, Basma Khalfaoui a dénoncé la lenteur des chargés de l’enquête à agir dans le dossier du martyr Chokri Belaid sans cacher son scepticisme quant à une éventuelle complicité, dit-elle, du juge d’instruction.
«En dépit des promesses politiques pour connaître la vérité sur l’assassinat de Chokri Belaid, le gouvernement et la présidence de la République n’ont pas levé le petit doigt dans ce dossier qui court un risque de black-out», s’inquiète-t-elle.
Rappelons que le Président de la République Béji Caïd Essebsi avait promis, lors de sa campagne présidentielle, de faire toute la lumière dans les dossiers des assassinats politiques.
Le chef du gouvernement Habib Essid, lui aussi, a promis d’aider pour révéler la vérité aux Tunisiens à propos de ces assassinats et de leurs auteurs.
Khalfaoui a ajouté qu’après la déclaration de la chambre d’accusation disant que le juge d’instruction chargé de l’enquête a omis de suivre la procédure d’usage comme il était censé le faire, ce dernier a exprimé, il y a deux semaines, sa volonté de coopérer avec le comité de défense de Chokri Belaid et de se conformer aux ordonnances de la Cour de cassation, mais il s’est rétracté après.
« Le juge d’instruction chargé de l’enquête a explicitement déclaré qu’il n’est pas contraint d’obtempérer aux ordres de la Cour de cassation ni même forcé d’examiner le contenu du CD privé d’Ahmed Rouissi, se contentant, a-t-il dit, du rapport écrit dans ce sens », s’est-elle lamentée.