Cinq entrepreneurs ont été sélectionnés dans le cadre du programme T&D Accelerator lancé par la fondation française Thinkers and Doers, aujourd’hui 29 mai, dans le cadre de sa participation au festival Jaou organisé par la fondation Kamel Lazaar qui se déroule au musée national du Bardo du 28 au 31 mai 2015. Après un mot d’introduction de la présidente de l’Association Amandine Lepoutre, la parole a été donnée aux cinq entrepreneurs. Les projets retenus bénéficieront de soutien pendant une année chacun selon ses besoins.
Chifco : ou quand tous les objets du quotidien sont connectés à l’internet
Chifco est une start-up qui permet de se connecter sur les objets du quotidien via l’internet afin de rester en contact permanant et pour un meilleur contrôle, explique Amine Chouaib, l’initiateur de l’idée. L’idée a été orientée vers la recherche de la rationalisation de l’énergie. Ainsi pour éviter la dilapidation de l’énergie électrique, Amine Chouaib a conçu une application permettant toute connexion avec n’importe quel objet électronique et/ou électrique. L’utilisateur peut ainsi rationaliser la consommation de l’énergie par le biais d’une application et un dispositif prévu à cet effet. Ainsi le contrôle des objets est désormais possible d’après l’intervenant. S’ajoute à cela que les différents objets électriques et électroniques peuvent être programmés pour arrêt ou pour démarrage « C’est un projet fait pour les Tunisiens et par des Tunisiens », dit-il.
Pavillon 33 : Pour une meilleure promotion de l’art
Pavillion 33, telle est la plateforme dédiée à la promotion de l’art africain au Moyen-Orient. L’initiatrice du projet Valérie Konde est Sénégalaise et a grandi à Dakar. L’idée a vu le jour après constatation que l’art africain est absent de plusieurs espaces dans le monde.
Ce projet consiste à donner de la visibilité aux artistes, initier les amateurs d’art aux univers artistiques. L’équipe de la start-up est composée de spécialistes en Web marketing et de spécialistes en art. Intervenant dans le débat, sa partenaire Anne-Hélène Decaux a estimé que le manque de spécialistes est la raison pour laquelle plusieurs plateformes de vente de tableaux en ligne ont échoué : « Parfois l’équipe dispose de spécialistes en art mais manque de véritable spécialiste en web marketing ou vice-versa», indique-t-elle. L’initiatrice de la start-up a affirmé sa volonté de contacter des artistes et des galeristes tunisiens notamment après la réussite de l’expérience au Maroc. Notons que cette plate-forme permet aussi d’échanger, de vendre et de louer des œuvres artistiques. Pour le moment, 400 œuvres artistiques sont en ligne sur la plateforme. L’intervenante a affirmé que le projet a besoin du soutien de tous les intervenants car il nécessite un financement de 300 mille dollars.
Guestviews : plus qu’un livre d’or
Cette start-up consiste à repenser les livres d’or dans les espaces culturels. Camille Caubière et Alizée Doumerc, après avoir constaté, pendant leur travail dans une galerie d’art, que les visiteurs des expositions et de musées aiment laisser des commentaires sur les livres d’or mais comme ils sont écrits à la main, cela nécessite un certain effort pour les transposer sur un support électronique.
A partir de ce constat, Guestviews a vu le jour.Il s’agit d’un livre d’or électronique qui permet de recréer les liens entre les visiteurs des espaces culturels (musées, galeries etc.) et les propriétaires de ces espaces. Le visiteur trouvera à sa disposition non pas un livre d’or en support papier mais un livre d’or électronique qui le renseignera sur les commentaires passés et présents de tous les visiteurs, les siens compris.
D’ailleurs l’application a été installée au Panthéon. Notons qu’une application similaire pour le Musée du Bardo est en cours de préparation.
E-Gov : pour une démocratie directe
Présentant son application, Bobby Demri a indiqué que e-Gov permet à tout un chacun de voter en temps réel pour ou contre pour les personnalités politiques du gouvernement ou de l’opposition et de proposer ses propres sondages. Avant le lancement en France, Bobby Demri a fait un lancement en Tunisie en novembre 2014, au moment de la présidentielle « qui avait la particularité d’être la première élection présidentielle transparente, libre et par le suffrage universel ».
Au bout de quelques semaines, les hommes politiques ont commencé à utiliser l’application. « Je dois à la Tunisie ma réussite », dit-il fièrement et de rappeler qu’il sait parfaitement ce que c’est d’avoir peur d’écrire son avis sur les réseaux sociaux en Tunisie avant le 14 janvier 2011. Notons que cette application a été offerte à l’organisation Youth Decides. « Si je trouve un président arabe qui ne s’oppose pas à la libre expression je donnerai l’accès à l’application » promet-il.
Blue Fish : quand une entreprises citoyenne s’ouvre sur le monde.
Fondée par Leila Ben Gacem, Blue Fish est une entreprise sociale entre Tunis et Abu Dhabi. Cette initiative permet d’intégrer les compétences des artisans dans les circuits économiques. Sur son expérience, Madame Ben Gacem déclare que dans le cadre de son entreprise, elle a assuré des formations pour des femmes artisanes, ce qui a renforcé le secteur de l’artisanat. De même, Leila a pu orienter le potentiel des femmes artisanes à Abu Dhabi et quelques années plus tard, c’était la naissance de la marque d’artisanat Sougha « ce qui a créé de l’emploi pour plus de 205 femmes ». Dans le cadre des activités de son entreprise et avec l’aide de sa famille, Madame Leila Ben Gacem a pu acheter une maison âgée de 300 ans pour en faire une maison de charme qui a participé à la création d’un dynamisme à la Médina.