Au nom de la révolution, on ne passe pas les examens. Au nom de la révolution, on tue les soldats et les policiers. Au nom de la révolution, on n’exporte pas notre phosphate. Au nom de la révolution, on mange des produits périmés, on ne mange ni viande, ni rien. Au nom de la révolution, on arrête la production et on coupe les routes. Au nom de la révolution, on jette nos poubelles chez nos voisins. Au nom de la révolution, on ne dépose pas les gens à leur poste de travail. Au nom de la révolution, on insulte les ministres et on saccage les symboles de l’Etat moderne. Au nom de la révolution, on travaille moins et on gagne plus. Au nom de la révolution, on tue les leaders politiques… Au nom de la révolution, on attaque les temples de l’histoire, musées et mausolées : quoi d’autres ? tout semble permis !
C’est l’étonnement et la claque! D’un cercle vicieux à un autre. Rien ne semble avoir changé par rapport à ce qui était depuis quatre ans. Le pays est autant dans le chaos. Insupportable, le pays est englué dans la récession et va plus mal qu’on ne le croit. Il paie un très lourd tribut à son passé de dictature, ce qui prouve que notre crise n’a pas débuté hier, mais s’est aggravée par tous les gouvernements post-révolution ! Désormais, il semble malheureusement difficile de prendre les bonnes décisions.
Une crise socio-économique sans précédent dans l’histoire du pays. Endetté, désespéré et ne sachant plus dans quelle direction aller, le pays est même prêt à encourager ses chômeurs à mourir dans le plus grand cimetière du monde, la Méditerranée. Personne ne sait ce qui se passera après !
J’ai entendu parler d’une Tunisie, un pays pétrolier, une nouvelle qui m’empêche de dormir. Ce qui empêche les Tunisiens- nous les découvrons divisés- de dormir, ce ne sont pas les moustiques de la Sabkha de Sidi Hassine, mais bel et bien cette sensation de désespoir et d’immobilisme général et la crainte que les lendemains soient pires qu’aujourd’hui.
Ce qui fait mal, c’et l’absence d’une opposition, autrement dit une force de propositions, de solutions, aux vrais problèmes du pays. Pour preuve, le slogan de la campagne « Winou Al pétrole », a beaucoup plus servis le sentiment régionaliste que les intérêts suprêmes du pays. Au départ de cette campagne, des affrontements ont eu lieu dans la région de Kébili (Sud). Plusieurs personnes sont tombées, victimes de violences entre frères et la cohabitation même est devenue impossible.
Où en sommes-nous et qu’allons-nous faire pour survivre ? Ne rêvons pas.