Ramadan – 16 : la Chambre nationale des commerçants des viandes rouges et des entreprises importatrices a tenu une conférence de presse, au siège de l’UTICA pour braquer la lumière sur un certain nombre d’aspects relatifs au prix des viandes notamment.
Pour placer le sujet dans son contexte, Slaheddine Ferchiou a affirmé que la Tunisie importe 120 mille tonnes de viande chaque année tandis que la consommation des Tunisiens varie entre 135 et 140 mille tonnes par an, soit un manque à combler entre 7 et 10% et de préciser que la consommation des établissements touristiques est estimée à 8000 tonnes.
Il a, en outre, annoncé qu’en concertation avec le ministère du Commerce toutes les dispositions ont été prises pour importer de la viande bovine et ovine. Cette dernière sera importée d’Espagne étant donné que les spécificités du mouton espagnol sont proches de celles du mouton tunisien, notamment en ce qui concerne la qualité. Quant à la viande de veau, elle sera importée de France, a-t-il précisé.
1000 moutons seront importés par semaine à partir de la semaine qui précède Ramadan jusqu’à la fin du mois saint. De même, le président de la Chambre a fait savoir que deux conteneurs de 40 tonnes de viande de veau seront disponibles chaque semaine. Toutes ces quantités seront importées par des sociétés privées et seront disponibles chez 40 bouchers sur le Grand-Tunis qui ont accepté un certain nombre de conditions, à savoir vendre selon les prix conventionés avec le ministère du Commerce soit : 16 dinars pour la viande de veau désossée,entre 9,d500 et 13,d500 pour les autres catégories de viande. Quant au prix du kilogramme de la viande de mouton, il ne doit pas dépasser les 17 dinars. De même ceux qui se sont engagés à vendre la viande importée ne sont pas autorisés à vendre en même temps de la viande locale . Un engagement écrit a été signé par les bouchers concernés. Tout contrevenant pris en flagrant délit sera privé d’approvisionnement, a indiqué Slaheddine Ferchiou qui ajoute que les bouchers vont respecter leurs engagements « car c’est dans leur intérêt »
En ce qui concerne les autres gouvernorats, le président de la Chambre a indiqué que des demandes d’approvisionnement de Sfax, Bizerte, Mahdia, Monastir et Sousse ont été déposées. « Les autres gouvernorats ne sont pas concernés par la viande importée étant donné qu’ils ont suffisamment de viande locale ».
Revenant sur le fléau du commerce parallèle dans ce domaine, il a affirmé que les revenus des bouchers qui travaillent dans le secteur formel ont chuté de 15 à 20% durant les deux derniers mois à cause de la crise de confiance entre le client et les bouchers.
Abderrazak Hammami, vice-président de la Chambre nationale des bouchers, a quant à lui déclaré que le secteur connaît une certaine régression. « Cela fait dix ans que nous revendiquons la réhabilitation de ce secteur », a-t-il estimé. Avant de déclarer que c’est un secteur qui a été marginalisé et qui n’est soumis à aucun contrôle.
Interpellé sur la nature de la réhabilitation qu’il propose, Abderrazak Hammami a fait savoir que les marchés ovins et bovins ne disposent pas de vétérinaires et que la plupart des abattoirs ne sont pas contrôlés. « Quand il y aura la volonté, les solutions existeront. La solution consiste en fait à régir le secteur selon les normes internationales surtout que l’exportation des produits ne peut se faire que si les produits sont conformes aux normes internationales ».
Le vice-président a estimé qu’une fois le secteur réhabilité, il sera la locomotive de l’économie nationale et pourra créer des postes d’emploi.