Bravo. C’est ce que l’on peut dire, en observant souvent la plupart des consultants de nos plateaux de télévision. Ils sont, comme on dit, des forts en thème et ont un savoir quasiment éclectique.
Il suffit de regarder quelques émissions pour se rendre compte que ce constat est loin d’être déplacé ou exagéré. Prenez presque n’importe quel sujet, ils savent tout sur ses tenants et aboutissants.
Le verbe juste, le ton précis, ils peuvent éclairer la lanterne des téléspectateurs sur aussi bien des sujets politiques, sécuritaires, qu’économiques ou culturels.
Même lorsqu’on a recours à certaines thématiques bien pointues, comme dans le monde de l’économie, qui renvoient à des spécialités qui exigent des savoirs on ne peut plus spécialisés, vous trouverez toujours un consultant capable d’apporter fièrement qui son témoignage qui son commentaire.
Certes, ces consultants, notamment lorsqu’ils sont journalistes, donc nourris à la sève de l’actualité, sont bien là pour expliquer, analyser ou commenter les faits.
Mais peuvent-ils s’adonner à cet exercice aussi facilement qu’ils le font ? Les propos de certains d’entre eux ressemblent quelquefois comme deux gouttes d’eau à ceux que peut débiter un citoyen lambda.
Changement de décor. Observons en effet les chaînes de télévision internationales dont les chaînes arabes. Le plus souvent, les consultants n’interviennent que sur des thématiques précises.
Permanence des mêmes consultants
De plus, on ne leur accorde ce statut qu’à deux conditions principales: ils ont effectué des travaux sur la question dont ils vont débattre et/ou ils ont une large expérience du terrain promis à la discussion.
Force est de constater que cela n’est pas toujours le cas sur nos plateaux, du reste aussi bien radios que télévisés.
Autre remarque sans doute intéressante à faire, dans ce même ordre d’idées, la permanence de ces consultants. Force est de constater en effet, et pour reprendre une formule largement répandue, qu’on prend les mêmes et on recommence.
Il faudra sans doute, ici, se mettre à la place de nos médias audiovisuels qui n’ont pas en la matière l’embarras du choix. Certains vous le disent. Le marché est ce qu’il est, vous répond-on d’ailleurs. Nous ne disposons pas de grands centres de recherche spécialisés, et encore moins d’universitaires capables d’intervenir sur tous les sujets. Autant dire que la nature a horreur du vide.
Quoi qu’il en soit, le recours à une « minorité » de consultants ne peut qu’être nuisible. A commencer pour le pluralisme des idées. Car cette situation risque à la longue de consacrer la parole unique. Et une idéologie dominante.