Le Président Directeur Général de Banque Zitouna, M. Ezzedine Khoja, a donné, ce mercredi 3 juin, le coup d’envoi de la deuxième édition des « Journées Banque Zitouna de la finance islamique ». L’ouverture des travaux a été placée sous la présidence de Mme Boutheina Ben Yaghlane, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Finances et en présence du M. Ahmed Ben Ali, directeur du bureau régional de la Banque Islamique de Développement, et Jalloul Ayed, expert international et ancien ministre des Finances. Par ailleurs, nombre de hauts cadres des banques et institutions financières, ainsi que des décideurs dans le domaine de l’industrie de la finance islamique au niveau local, régional et international, y ont pris part.
Dans son allocution d’ouverture, M. Khoja a souligné que « Banque Zitouna vise à promouvoir l’industrie de la Finance Islamique et le développement de ses produits sur le marché local et régional, afin de faire connaître leurs avantages et ce, dans le but de dynamiser l’économie tunisienne. Cette manifestation, a-t-il ajouté, constitue une bonne opportunité pour répondre aux nombreuses questions relatives à la gestion de la liquidité dans les banques islamiques, la standardisation des normes en matière de gouvernance des institutions et les expériences internationales réussies dans la structuration des émissions des Sukuks, en tant que nouvel instrument de financement participatif ».
La première séance des « Journées Banque Zitouna de la finance islamique », présidée par M. Mahfoud Barouni, expert en finance islamique, a mis l’accent sur la gestion de la liquidité dans les banques islamiques à travers l’expérience des banques islamiques jordanienne et soudanaise, ainsi que sur la Gouvernance dans les banques islamiques, à travers un Comité Charaique Supême et une Assemblée Générale des Déposants, en conformité avec les principes de transparence dans les banques islamiques.
La gestion de la liquidité est considérée comme l’un des principaux défis à relever par les banques islamiques. Ceci est dû notamment à l’absence d’un marché monétaire dédié et d’instruments développés pour le placement des excédents de trésorerie. La Tunisie a besoin de trouver des solutions adaptées à la nature des institutions islamiques et aux standards internationaux de ce domaine, surtout que la finance islamique est un secteur en pleine croissance nécessitant une stabilité de la politique monétaire et économique.
Néji Hergli, Président honoraire de l’Ordre des experts comptables de Tunisie (OECT), a présidé la séance consacrée à la gouvernance dans les banques islamiques. Les intervenants ont souligné qu’en plus de la nécessité de la recherche, du développement, de l’innovation et du besoin de trouver des débouchés financiers pour le placement de la liquidité, les banques islamiques sont également tenues de garantir un haut niveau de transparence des informations et données communiquées.
La mise en place d’un système de gouvernance charaique central pour toutes les institutions financières islamiques devient primordial, compte tenu du développement de la finance islamique et du rôle de plus en plus prépondérant des comités charaiques opérant dans ces institutions avec des expériences diverses et des interprétations multiples, en termes de jurisprudence des transactions modernes.
Les Journées Banque Zitouna de la finance islamique se poursuivront jusqu’à aujourd’hui jeudi 4 juin, avec une séance consacrée à la présentation des expériences réussies d’émission de Sukuk dans le monde, présidé par M. Mohamed Jarraya, expert international en finance islamique, et l’intervention de MM. Ousied Kilani directeur du département charaique de la banque islamique d’Abu Dhabi et Abdessatar Khouildi, secretaire général du Conseil islamique international de l’arbitrage.
La deuxième journée aura aussi pour point d’orgue la proclamation du lauréat du prix Banque Zitouna. Décerné lors des « Journées Banque Zitouna de la finance islamique », ce prix couronne la meilleure thèse de doctorat soutenu avec succès au cours des trois dernières années dans les universités maghrébines. Ces thèses ont traité des sujets relatifs à l’économie et la finance islamique, et particulièrement les banques islamiques, l’assurance islamique (Takaful), les Sukuks islamiques et les fonds d’investissement islamiques, ainsi que la jurisprudence des transactions modernes et la microfinance islamique.