Ils étaient huit candidats en lice pour la présidence de la Banque Africaine de développement plus connue sous le nom de BAD, dont un Tunisien. Mais le 28 mai, lors des Assemblées générales de cette institution, la journée fut fatidique à Jalloul Ayed, candidat tunisien à la présidence de la BAD, ancien ministre des Finances. Son impressionnant CV n’a pas suffi à le propulser à la présidence de l’institution.
Outre sa qualité d’administrateur au Conseil de la CDC, il a également été un ex-dirigeant du groupe bancaire de la BMCE qui dispose d’un réseau international assez important, notamment aux Etats Unis, en France et au Maroc.
Mais, entre-temps, les choses avaient pris une autre tournure : deux pays du Maghreb, la Libye et l’Algérie ne l’ont pas soutenu. Jalloul Ayed s’est dit “ choqué”, lors d’une conférence de presse tenue au siège du ministère des Affaires étrangères, en présence du ministre Taieb Baccouche,
Interrogé par leconomistemaghrebin.com, Jalloul Ayed déclare : “ J’ai été personnellement choqué par la position libyenne. J’étais très choqué parce que la Libye, comme je viens de l’annoncer, m’a parrainé officiellement et par écrit. Et généralement, il est de tradition de voter pour le candidat que l’on a parrainé. Et donc ce fut un choc non seulement pour moi, pour ceux qui étaient présents, mais aussi pour la Tunisie. On ne s’attendait pas du tout à ce changement de position de la Libye.”
Quant à son évaluation de la présence de la Tunisie en Afrique, après cette défaite, il a indiqué : “Nous venons de rater une occasion en or de consolider notre positionnement en Afrique, parce que le président de la Banque africaine de développement peut créer un intérêt certain auprès des opérateurs tunisiens pour le continent africain, c’est un effort qu’on va continuer à faire même après ces résultats. Deuxièmement, je pense que la position importante d’Abidjan, aurait pu faciliter l’ouverture des marchés, des investissements aux opérateurs tunisiens sur le continent africain.”
De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Taieb Baccouche, a commenté : « Je mets cette défaite sur le compte du Non-Maghreb. Encore une fois le coût du Non-Maghreb est plus élevé que vous ne le pensez, il n’est pas seulement de la croissance, mais aussi de beaucoup de choses qui sont importantes et plus le temps passe et plus on découvre que le Non-Maghreb a de lourdes conséquences.”