L’Institut Arabe des Chefs d’Entreprise (IACE) a organisé la 3ème édition du Forum de Tunis. Objectif : mettre l’accent sur la stratégie de coopération économique, sécuritaire et institutionnelle entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye. Accélérer la modernisation et l’adaptation du cadre juridique aux exigences des marchés des capitaux et de l’ investissement, tel est l’une des thématiques débattues lors de cette édition.
Intervenant lors de ce forum, le ministre des Finances, Slim Chaker, a indiqué que les relations tripartites des trois pays, à savoir la Tunisie, l’Algérie et la Libye ne datent pas d’hier : l’Histoire les a réunis notamment dans la lutte contre la colonisation. Pour lui, l’entité unique devrait être mise en exergue, ajoutant :” Travaillons ensemble, il doit y avoir une entité unique, sauf que cette entité n’existe pas aujourd’hui« , dit-il.
Et de poursuivre : “ Nous nous trouvons face à un blocage qui empêche de consolider cette coopération”. Ajoutant qu’il faudrait encourager ce qui nous unit, par exemple la lutte contre le blanchiment d’argent, la contrebande, le terrorisme…
Pour sa part, le ministre algérien du Commerce, Amara Benyounes, a déclaré qu’il est impératif de renforcer l’action commune, bien que la volonté politique des deux pays soit bien réelle. Mais sur le plan économique, il faut qu’il y ait une vision homogène des deux parties.Selon des hiffres présentés à cette occasion, la part de la Tunisie dans le volume global des échanges commerciaux de l’Algérie est passée de 0.9% (2011) à 1.7% en 2014. La part de la Tunisie dans le volume des échanges commerciaux de l’Algérie avec les pays arabes est passée de 22.5 (2011) à 31.3% (2014). Ce qui explique la forte progression des exportations passant de 651 à 1584 millions de dollars, soit un taux de croissance de 143% et une forte hausse des importations avec un taux de croissance modeste de 11%.
Moez Laabidi, universitaire et expert en économie, estime que pour aider l’économie, il y a bien évidemment le court terme, le côté immédiat, mais il y a aussi les dimensions sécuritaires : maîtriser des flux au niveau des frontières, stopper la contrebande, il faut harmoniser la tarification douanière, créer des zones franches, la gouvernance locale…
Quant aux mesures à mettre en place sur le moyen et le long terme, il a pris l’exemple des rails qui existaient entre la Tunisie et l’Algérie qui, d’après lui, il faut réactiver. Même chose du côté libyen, il faudrait opter pour les chemins de fer. Et de poursuivre : » Le coût du transport est nettement plus abordable avec le train en comparaison du transport par camions ou encore aérien”