Les partis de la coalition gouvernementale se mobilisent pour défendre le bilan et le choix et le bilan des 100 jours du gouvernement conduit par Habib Essid. Sur les plateaux des radios et des télévisions. Mais est-ce suffisant?
Comme il s’est agi de présenter, le 4 février 2015, son programme de gouvernement, le chef du gouvernement, Habib Essid, risque – encore une fois- d’être et à l’occasion de la présentation récente (5 juin) du bilan des 100 premiers jours bien le seul pour affronter les critiques de l’opposition et d’une partie de l’opinion.
Certes, les membres du gouvernement – ou du moins certains d’entre eux- font l’objet également de ce courroux. Certes, le gouvernement dans son ensemble est solidaire de son chef derrière lequel – on ne peut en douter – ils font bloc.
Mais est-ce suffisant ? Il est à se demander, à ce juste propos, si cette solidarité active, le chef du gouvernement ne doit pas la chercher et la trouver dans les rangs des partis qui constituent la coalition gouvernementale.
Certes, les représentants de ces partis ont prêché la bonne parole dans les médias et notamment sur les plateaux de télévision. Cela ne semble pas cependant suffisant. C’est du reste le moins qu’ils pourraient faire.
N’est-il pas en effet de la responsabilité des partis de mobiliser l’opinion au tour des choix sociétaux et de la pousser à agir en vue de les faire réussir. Il n’y a qu’à examiner les expériences des pays démocratiques pour s’en assurer.
Organiser des meetings et des débats avec des populations bien ciblées
Et d’habitude les partis ne mettent pas beaucoup de temps pour agir sur ce terrain. Les actions sont inscrites dans leur logiciel et programmées automatiquement après tout événement important. Et le discours du Chef du gouvernement en est un. Et par excellence.
Les plateaux de télévision et de radio sont un outil important dans cette quête permanente de conquête de l’opinion. Mais il y a plus important: la communication de terrain qui a l’avantage de favoriser les contacts avec la grande masse des citoyens et un dialogue profond et au plus près des soucis de tout un chacun.
Les partis politiques ont pratiqué cet exercice lors des deux élections législatives et présidentielle du 23 octobre 2011 et des 26 octobre et 23 novembre 2014. Pourquoi ne le font-ils pas maintenant? L’occasion n’est-elle pas d’aller au charbon sur les marchés et dans la rue, d’organiser des meetings et des débats avec des populations bien ciblées, d’éditer des tracts et des programmes,…?
A moins que le jeu ne vaut pas pour eux la chandelle? Ou qu’ils n’ont pas pensé à la chose ou n’ont pas pensé à programmer des actions de communication sur les choix du gouvernement et ses réalisations? Un gouvernement qui est d’abord le leur.
Pour ces raisons comme pour d’autres, ils commettent sans doute une erreur. Car, et d’évidence, la réussite du programme de transition économique qu’ils envisagent d’appliquer est à ce prix.
Car, à l’évidence, ce “sommeil” communicationnel risque, de plus, de semer le doute sur la réelle solidarité gouvernementale. L’épisode de la contestation par Afek Tounes quant au texte sur le Conseil Supérieur de la magistrature est encore dans les esprits.
Ne dit-on pas que gouverner c’est faire croire?