Une première en Tunisie : un mastère en politiques publiques des sciences, technologie et innovation sera lancé à l’École nationale d’ingénieurs de Tunis ( ENIT ) à la prochaine rentrée universitaire, suite à l’acceptation du ministère de tutelle. Ce mastère sera présenté lors d’un séminaire international qui se tiendra à Hammamet du 11 et le 12 juin. Contacté par leconomistemaghrebin.com, Jelel Ezzine, professeur universitaire et président de Tunisian Association for the Advancement of Science, Technology and Innovation ( TAASTI ) est revenu sur l’idée de ce mastère.
Pour mettre le sujet dans son contexte, Jelel Ezzine a rappelé que suite à la révolution, la Tunisie a été appelée à résoudre des problèmes forts complexes au niveau extérieur et intérieur. Concernant le système de formation universitaire, le professeur a indiqué que l’université tunisienne ne dispose pas de formation rigoureuse dans tout ce qui est politiques des sciences technologiques et innovation.« On ne peut pas former des avocats, des médecins ou tout autre spécialiste si on n’arrive pas quelque part à organiser tout ce beau monde pour converger collectivement vers un objectif voulu par la société tunisienne; et ceci nécessite des spécialistes dans le domaines des politiques », dit-t-il.
M. Ezzine a expliqué qu’avoir des techniciens qui œuvrent sur le terrain est une chose mais orchestrer, coordonner leurs activités, afin d’atteindre un objectif en est une autre. D’ailleurs, les préparateurs du nouveau mastère ont constaté l’existence d’un manque flagrant dans ce domaine. « Aujourd’hui, les décisions se font au niveau des ministères par des gens qui ont de l’expérience certainement, mais à qui il manque les outils pour concevoir les politiques adéquates », explique-t-il. Avant d’affirmer que c’est un mastère pluridisciplinaire ( entre sciences sociales et sciences). « Décider d’une politique supposée et changer un comportement sociétal dans le bon sens voulu par la majorité et impulsé par le gouvernement est une tache ardue ».
Le programme du mastère sera prêt lors du séminaire et sera élaboré par des spécialistes internationaux d’Afrique, d’Europe et des Etats-Unis qui donneront leurs avis sur le mastère et l’adapter surtout que plusieurs pays ont de l’expérience dans ce domaine.
Notre interlocuteur a espéré la participation des étudiants africains au mastère, afin qu’il répondent aux besoins de tous les pays de la région ayant besoin de ce mastère. Dans le même contexte, le professeur a estimé que le lancement d’un réseau international autour du mastère sera très bénéfique, en faisant intervenir des professeurs et des praticiens de très haut niveau pour faire de l’Enit, un pôle d’excellence en Afrique.
Notons que ce projet de mastère bénéficie de l’appui de la Banque mondiale, de l’UNESCO et de la Banque africaine de développement.