Séisme politique à Ankara : lors des élections législatives, qui ont eu lieu hier en Turquie, le parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan a subi un revers électoral, alors que la formation kurde HDP a remporté une victoire historique lui ouvrant les portes du Parlement.
En vérité, le parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, explique l’AFP, a remporté les élections législatives de dimanche, mais a perdu sa majorité absolue au Parlement et ne pourra plus gouverner seul, selon le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins.
L’AKP, au pouvoir depuis 2002, arrive sans surprise en tête du scrutin, mais n’a recueilli que 41% des suffrages et 259 sièges de députés sur 550, le contraignant à former un gouvernement de coalition.
Par contre, le parti kurde HDP (Parti démocratique du peuple) a largement passé la barre des 10% des voix nécessaires pour être représenté sur les bancs du Parlement, avec 12,5%, obtenant ainsi 78 députés au Parlement, selon des résultats portant sur 98% des suffrages cités par les télévisions.
Le HDP comptait 29 sièges dans l’Assemblée sortante, élus sous l’étiquette indépendante, pour contourner le seuil obligatoire des 10%. Ces députés n’avaient retrouvé leurs couleurs et formé un groupe qu’une fois en fonction.
Les deux autres principaux concurrents du parti au pouvoir, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et le Parti de l’action nationaliste (MHP, droite), obtiennent respectivement 25,2% et 16,5% des voix, soit 131 et 82 sièges.
Selon les observateurs, ce scrutin, dont la participation est de l’ordre de 85%, enterre donc le projet de Recep Tayyip Erdogan de réformer la Constitution pour renforcer ses pouvoirs, dont il avait fait sa priorité, mais qui nécessitait d’obtenir la majorité absolue.