Depuis quelques années, les femmes s’engagent de plus en plus pour devenir femmes chefs d’entreprises, démarche que beaucoup de femmes rêvent e lancer : être fondatrices de leurs propres projets. La plupart d’elles confirment qu’elles ont choisi entrepreneuriat, non pas par nécessité, mais comme une opportunité qui s’offre à elles. Les chiffres révélés par le rapport de l’OIT annoncent que 66 % des femmes cherchent l’autonomie, contre 40 % qui cherchent un revenu plus élevé. Le rapport a mentionné que 40% des femmes ont déjà participé à des formations en entrepreneuriat, contre 6.4% d’entre elles ont seulement participé à des formations consacrées aux femmes uniquement.
C’est dans ce cadre que l’Organisation Internationale du Travail et la chambre nationale des femmes Chefs d’entreprises ont organisé vendredi 12 juin, un séminaire sur le thème “ Voie à suivre après la révolution”, manifestation qui s’intègre dans le cadre du projet de entrepreneuriat féminin en Tunisie.
Bien qu’il y ait plusieurs formes d’entrepreneuriat, la définition universelle reste la même. Mais quelle que soit la nature de son activité, économique, ou politique, ou axée sur les nouvelles technologies, le taux de participation des femmes dans la création d’entreprise reste faible.
Tanja Jääskeläinen, ambassadrice de la Finlande présente lors de l’événement, a salué le courage de la femme tunisienne, qui selon elle, est une source d’inspiration car elle ne cesse de travailler pour une Tunisie meilleure, a-t-elle dit ajoutant entre autres que la tâche est loin d’être facile. Abordant son expérience en tant qu’ambassadrice elle a déclaré malgré que“ La Finlande est une démocratie centenaire solidement ancrée, il est toujours difficile aux femmes de progresser dans la société. Mais dans la politique finlandaise la femme est toujours au cœur du projet de développement. En Tunisie, nous soutenons les femmes tunisiennes parce que nous avons constaté qu’elles jouent un rôle crucial aussi bien dans la vie de tous les jours, dans la société que sur le plan économique, culturel et c’est difficile à concilier ”
Interrogée sur le facteur clé de la réussite, l’ambassadrice de la Finlande a répondu: “ Je crois que l’éducation est la clé du succès des femmes en Finlande, en commençant par la parité dans les écoles, former des hommes et des femmes au même temps”.
Ma devise dans la vie est que“ Les femmes peuvent tout faire, elles s’engagent dans leur combat et elles doivent être militantes”.
En Tunisie, aucune femme n’est à la tête d’unités régionales ni de fédérations professionnelles, ou encore moins dans les instances de décision de l’Union Générale Tunisienne du Travail. Selon une étude sur la réglementation du travail et la participation des femmes au marché du Travail, les femmes représentent 40% des syndiquées, et seulement 8% dans les syndicats de base et des bureaux régionaux. Aujourd’hui, aucune femme n’est présente dans le bureau exécutif qui compte 37 membres, selon une autre étude de 2014.
La participation des femmes tunisiennes entrepreneurs au dialogue politique entre le secteur privé et public et leur influence sur les résultats aussi bien dans le cadre d’organisations patronale que dans le cadre informel n’est pas toujours aisée.
Malgré un constant affirmant que les femmes jouissent des mêmes droits que les hommes, où les politiques et les stratégies nationales sont neutres vis-à-vis du genre, il est nécessaire de définir un plan d’action national pour promouvoir entrepreneuriat féminin.
Dans un premier temps, il faut réduire le taux de chômage des femmes diplômées qui est de 68%, à travers l’auto-emploi, ou l’emploi indépendant.
En second lieu, il faut limiter les disparités régionales, et ce par le renforcement du développement des projets portés par des femmes dans les régions.
Et en dernier lieu, limiter l’économie informelle, à travers la formation et la sensibilisation des femmes qui se lancent dans l’entreprenariat.