» Le fait d’installer aujourd’hui une représentation diplomatique de la Tunisie en Libye est une aventure « , estime l’ex-ambassadeur tunisien à Tripoli, Abdallah Abidi, puisque » la moindre assurance de sécurité même dans la rue n’est pas garantie en Libye « , a-t-il expliqué.
» Les services consulaires ont comme mission de garantir la sécurité et la défense des intérêts de leurs citoyens, mais, dans un endroit où règne le chaos total c’est un risque de plus « .
L’ancien diplomate considère que le président de la République est responsable de la décision d’envoyer une délégation diplomatique en Libye, mais il impute également la responsabilité au Gouvernement.
Selon Abdallah Abidi, il y a un manque de solidarité entre les partis au pouvoir, » l’échec de la diplomatie tunisienne est de la responsabilité de l’Etat tunisien et toutes les composantes du gouvernement doivent s’unifier pour défendre ses choix « , a-t-il martelé.
Toutefois, reconnait-il, toute la région a connu un état de faiblesse qui a mis en péril les missions diplomatiques, » la décision de fermer les frontières avec la Libye n’est pas facile, car plusieurs familles qui se trouvent des deux côtés des frontières ont des liens et des intérêts communs. La situation est compliquée et nécessite un traitement au cas par cas « .
» Face à cette situation délicate, surtout avec le risque de propagation du terrorisme, il faut une mobilisation générale, en recourant aux expériences de toutes les compétences sécuritaires. Les citoyens tunisiens qui se trouvent en Libye doivent rentrer au bercail s’ils le peuvent « , a conseillé l’ancien diplomate.