L’Association tunisienne pour l’éducation et la culture a organisé hier une table ronde sur “ La réforme du système éducatif et l’évolution de l’école tunisienne”.
Farhat Mlayeh, inspecteur de l’enseignement secondaire, a présenté une série de propositions : adopter un plan avec une approche modulaire pour réformer le système éducatif. Mettre en place un plan d’exécution à plusieurs niveaux qui touchent aussi bien les pédagogues, les enseignants, les élèves et les directeurs, ainsi qu’un système de contrôle et de suivi. Alléger les programmes comme revendiqué par le corps professoral. Enfin, comment protéger l’école contre les dangers qui guettent le pays ? Toutes ces propositions feront l’objet d’un rapport qui sera transmis au ministère de l’Education, conclut-il.
Souad Kammoun Chouk, enseignante universitaire, spécialiste des systèmes d’information et des technologies, et chef du département des lettres, des sciences et des arts à Beït El Hikma, fait le point sur la réflexion de l’enseignement qui joue un rôle de locomotive, en tenant en compte des sciences dans le système éducatif tunisien et la formation de l’esprit scientifique.
“ Notre rôle consiste à attirer l’attention sur un enseignement qui serait capable d’épouser l’esprit de la nouvelle Constitution », indique-t-elle.
Selon elle, 100 mille élèves quittent l’école. Les raisons qui poussent les élèves à abandonner leur scolarité : “ Je suis nul en math”, serait l’une de ces raisons, a-t-elle dit. Et de poursuivre : “ Ce constat est général parce que il n’est pas spécifique à la Tunisie, il y a un rejet des mathématiques, des matières scientifiques. C’est la manière d’enseigner ces matières qui est à revoir. Marie Curie, déjà à son époque, avait soulevé cette problématique de la meilleure façon d’enseigner les mathématiques ».
Et de conclure :“ Notre rôle c’est d’orienter l’esprit scientifique vers une vision qui vise à construire un citoyen capable d’évoluer avec l’environnement numérique, la société cognitive, une société de connaissances. Commençons la recherche dès la maternelle, essayons de la perpétuer au niveau du primaire afin qu’il ait déjà un esprit scientifique formé. Mon message c’est qu’il faut penser la réforme du système éducatif en termes d’innovation plutôt qu’ en termes de rafistolage et de replâtrage”.
Par ailleurs, Mounira Ouerfelli, professeur de français, vingt-neuf ans de métier :“ La réforme du système éducatif devrait aller de pair avec la mise à niveau des infrastructures scolaires. Parler de réforme destinée à des élèves d’une école délabrée n’a pas beaucoup de sens », assène-t-elle.