Le Conseil supérieur de la magistrature est le garant de l’indépendance de la justice, a lancé la présidente de l’Association des magistrats tunisiens Raoudha Karafi, lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, en ce vendredi 19 juin, au Tribunal de première instance de Tunis.
Compte tenu des événements récents, particulièrement la grève des magistrats sur l’ensemble du territoire tunisien, qui a été sanctionnée par une retenue des jours de grève sur leurs salaires, soit le un tiers, la présidente de l’association a critiqué ce bras de fer qui, selon elle, n’est qu’une manoeuvre du gouvernement.
Elle a ajouté que les protestataires revendiquent principalement : “la mise en oeuvre d’un système judiciaire indépendant et non pas une augmentation salariale ”.
Elle a rappelé une fois de plus que la polémique sur la composition du CSM n’est pas encore résolue, précisant: “ La composition devrait inclure deux tiers de magistrats et l’autre tiers devrait être attribué aux représentants de la société civile, les indépendants et pas seulement les avocats, afin d’assurer le processus de transition démocratique”, a-t-elle dit.
En effet, selon elle, l’article 61 de la Constitution, relatif entre autres à la composition du CSM, serait anticonstitutionnel.
Même constat pour Hamdi Mrad, magistrat du bureau exécutif de l’association, lequel a souligné l’égalité des chances de la composition du CSM: “Il faut qu’il y ait une égalité entre les professions juridiques et les universitaires et c’est à l’ARP de revoir les textes de loi relatifs à la Cour constitutionnelle”, a-t-il ajouté.
Enfin, il conclut : “ Notre objectif est que le CSM soit une réalité concrète dans les meilleurs délais et dans le respect de la Constitution”.