Chaque jour des hommes, des femmes et des enfants sont maltraités ou encore torturés aux quatre coins du monde. Chaque année, le 26 juin, est célébrée la Journée mondiale de lutte contre la torture . A cette occasion, Amnesty international organise des événements partout dans de le monde, dans plus de 55 pays pour rappeler aux États ce que le mot torture signifie. En Tunisie, quatre ans après la révolution, les pratiques de torture sont loin d’être éradiquées.
La campagne « La torture n’est pas une culture », tel est le thème abordé lors de la conférence de presse organisée par l’équipe nationale de monitoring et Danish Institute against torture, en collaboration avec 13 associations tunisiennes militantes pour les les droits de l’Homme.
Pour Leila Chehabi, représentante de l’Institut danois contre la torture Dignity, estime que : « le travail de Dignity consiste à renforcer la capacité des acteurs locaux, dans le transfert technique, des formations de monitoring selon les standards internationaux. Ce sont des formations en méthodologie de visites avec l’accord du ministère de la Justice accompagnée pat cette équipe multidisciplinaire avec laquelle elle englobe des médecins, des avocats, des psychiatres, des psychologues”.
Rencontré lors de cette conférence Malek Lakhoua, médecin et directeur de l’Institut de réhabilitation Nebras, a fait savoir dans le cadre de la réhabilitation : “Il faut savoir que les thérapeutes sont des professionnels qui ont été formés grâce à la technique de réhabilitation, un projet qui a commencé en 2012”.
Et de poursuivre : “Pour nous, nous ne les considérons pas des victimes mais des survivants. Le premier pas le plus important de la réhabilitation est de briser le tabou, puis donner une stratégie à travers des centres de réhabilitation avec des professionnels de la santé. Au sein de Nebras, nous avons commencé à recevoir les victimes depuis le mois de mars, le bilan s’élève à 40 victimes qui sont dans le processus de réhabilitation”.
Radhia Nasraoui, avocate et militante dans la défense des droits humains a déclaré : “ Il y avait une courte période où on n’avait pas entendu des cas de torture. Nous avons perçu des appels de mauvais traitements, venant même des agents de l’ordre. Prenez le cas d’un général qui est venu me voir et me dire que sa femme et sa fille ont été sauvagement battues et torturées”, s’insurge-t-elle.
Et de continuer :” Il y a des gens qui n’ont rien fait, n’ont commis aucun crime ni quoi que ce soit. Il faut que les Tunisiens comprennent qu’il est de notre devoir d’unir nos forces, ensemble main dans la main, de dire stop à la torture, car ceci peut arriver à chacun de nous.”
Par ailleurs, Abdessatar Ben Moussa, président de la Ligue tunisienne des Droits de l’homme, a déclaré qu’une coopération verra le jour et qui sera signée avec le ministre de la Justice au cours de laquelle désormais les associations militantes pourront visiter les prisonniers sans autorisation.
Présent lors de la conférence, un père d’une victime torturée Ramzi B.M, confie : “Quand mon fils est allé en prison, il marchait sur ses jambes. Maintenant il est dans une chaise roulante, voilà ce qu’a fait la direction de la prison”.
Depuis le 13 mai 2014, la campagne “ Stop torture”, Amnesty International dénonce les mauvais traitements infligés aux victimes, et ce, pour éradiquer complètement cette pratique.
Il est bien difficile pour les victimes d’obtenir justice encore moins le devoir de protection.