En moins de trois mois, la Tunisie a connu deux attaques terroristes des plus meurtrières, le 18 mars ce fut l’attentat du Bardo, le 26 juin une autre attaque terroriste a eu lieu à Sousse, causant la mort de 39 touristes et plus d’une trentaine de blessés.
Le Président de la République Béji Caied Essebsi était l’invité aujourd’hui de l’émission du Grand rendez-vous sur Europe 1 avec le journaliste Jean Pierre Elkabbach , quatre jours après l’attaque terroriste de Sousse.
Le Président Béji Caied Essebsi a rappelé qu’aucun Etat n’est à l’abri d’une action terroriste, ajoutant que chaque fois qu’un Etat est menacé, nous nous sentons nous-mêmes menacés.
Interrogé sur les 3000 jeunes Tunisiens qui sont en Irak et en Syrie recrutés par l’Etat islamique plus connu sous le nom Daech, qui offre aux filles 1500 euros par mois et aux garçons 2000 euros par mois, Béji Caied Essebsi a répondu : “ La Tunisie ne peut pas donner 2000 euros pour chaque chômeur”. Et de poursuivre :” Nous avons de la pauvreté, il faut du temps au temps. Les jeunes Tunisiens sont désœuvrés et sont donc victimes des manigances de l’Etat islamique”. Il a fait savoir lors de l’émission que l’ennemi principal est le terrorisme, et le terroriste c’est Daech.
Avec ces deux attaques barbares, le système sécuritaire a dévoilé de graves lacunes, chose que le président n’a pas nié déclarant que : “ Notre système de sécurité n’est pas parfait, c’est vrai que nous avons été surpris par cette affaire. Jamais nous n’aurions pensé que ça pouvait se faire sur des plages alors qu’il y avait des touristes. Le système de protection des plages devait commencer au 1er juillet”.
Il a mentionné que des mesures devaient être prises parmi lesquelles figurent:
– la création d’une police touristique sur toutes les plages
-L’ appel des réservistes pour renforcer l’armée
-La fermeture de 80 mosquées hors de contrôle, qualifiées de dangereuses
Il a également souligné “ nous continuerons à fermer d’autres mosquées si jamais elles se révèlent dangereuses”.
Interrogé sur le regard qu’il porte sur les salafistes, il a déclaré : “ Je ne pense pas qu’ils croient en Dieu. S’ils y croyaient, ils n’auraient pas fait ce qu’ils ont fait”.
Vers la fin de l’interview, Béji Caied Essebsi a appelé à la vigilance et à la mobilisation, précisant que “ la guerre contre le terrorisme ce n’est pas uniquement l’affaire de la police ou de l’armée, c’est l’affaire de toute la société tunisienne. Nous devons tous être mobilisés.”
“ Mon devoir et ma grande tâche est de préparer la jeunesse de demain”, conclut-il.